Je n'aurais pas parié un seul kopeck sur Gardens & Villa, énième groupe de jolis garçons poids-plume boxant en catégorie indie. Et puis je les ai vus à l'Amalgame mardi dernier et puis ça a (presque) tout changé. Maintenant, Gardens & Villa, c'est un nouveau truc cool pour réchauffer l'automne. Une bonne surprise combinée au plaisir rare de découvrir un groupe en live alors que de prime abord, il n'a l'air de rien. Et d'évaluer au passage ce que les chouettes Lucernois Dans La Tente valent sur scène.
GARDENS & VILLA + DANS LA TENTE
@Amalgame, Yverdon 25/10/11
Débarqué de Santa Barbara dans la fraicheur d'Yverdon, Gardens & Villa réalisait pour la première fois son "swiss dream" sous le crachin. Visiblement ravis par le froid, l'humidité et le temps gris si exotique, les gars ont livré un concert à l'opposé de la météo environnante, soit énergique et chaleureux. Ou peut-être était-ce justement pile poil conforme à l'atmosphère californienne qu'on s'imagine ensoleillée et dont ils sont issus? On ne saurait trancher. Toujours est-il que leur pop mâtinée de synthés a mis les humeurs au beau fixe tant il transpirait l'enthousiasme. Je me suis surprise à hocher du chef sans le faire exprès tout en me rinçant copieusement l'oeil - petit relent adolescent du temps où un joli minois dans le groupe était de rigueur pour mériter l'attention.
Bref, pour peu, j'aurais pu classer l'affaire Gardens & Villa sitôt de retour à la maison et le soufflé retombé. Le cliché gratouille sans cesse l'oreille et les gars pourraient fort bien n'être qu'un groupe parmi tant d'autres, appliquant la formule gagnante du succès éphémère. Somme toute rien de bien intéressant. Et pourtant, au fil de l'écoute (post live, donc) on se surprend à trouver aux gaillards une petite pincée d'ironie et quelques bonnes idées d'arrangement qui font toute la différence. En témoignent les descentes de tom et tout un tas d'effets synthétiques joués avec brio par le plus mignon/sautillant de la bande ("Spacetime", "Orange Blossom" et cette photo mais on distingue pas trop la bogossitude), le condensé bien digéré de tout ce qui a bien fonctionné sur la scène indie ces dernières années (mélodies un peu naïves et entraînantes, fortes lignes de basse et percus tendance africaine-bongo-tambourin), le tout habilement agrémenté d'un zeste de flûte (tirée d'un carquois en bois sur le dos du chanteur) qui remplace la voix quand elle nous lasse.
Non vraiment, ces Gardens & Villa sont des mecs biens. D'ailleurs, cerise sur le gâteau, ils ont repris "Cars"en rappel : l'hommage à Gary Numan coulait de source.
Et Dans La Tente dans tout ça? Petite déception. Alors qu'on appréciait leurs compositions, on trouve un live mou du genou. Quant à savoir ce qui vaut le mieux pour un groupe - convaincre sur scène ou en enregistrement - on hésite encore. Le mieux c'est quand même de bien réussir les deux.