Cette analyse belge, de chercheurs de l'Université catholique de Louvain, confirme le lien entre les probiotiques (« bonnes bactéries » de l'intestin) et prébiotiques (nutriments) et la perte de poids. Les études analysées montrent l'influence des pré et probiotiques sur les tissus adipeux (entre autres) et le lien entre perte de poids et niveaux de pré et probiotiques. De toutes premières pistes relayées dans l'édition de novembre de Nature Reviews Endocrinology.
Des expériences, menées sur des souris modèles soit privées de flore intestinale, soit colonisées par des bactéries intestinales, et qui ont analysé l'influence des nutriments ou prébiotiques sur la composition du microbiote intestinal ont montré que ces bactéries induisent toute une variété de réponses de l'hôte au sein de la muqueuse intestinale et peuvent ainsi jusqu'à contrôler la barrière intestinale et les fonctions endocriniennes.
Les probiotiques influencent le métabolisme du glucose et des lipides : Ces microbes de l'intestin peuvent aussi influencer le métabolisme des cellules dans les tissus situés en dehors de l'intestin, comme le tissu hépatique et le tissu adipeux et ainsi moduler l'homéostasie (maintien stable) du glucose et des lipides, ainsi que l'inflammation systémique. Un certain nombre d'études décrivent les différences entre la composition et l'activité de la flore intestinale d'individus maigres et de ceux atteints d'obésité. Bien que ces données soient controversées, elles suggèrent que des lignées spécifiques, des classes ou des espèces de bactéries et leurs activités métaboliques pourraient être bénéfiques ou néfastes pour les patients atteints d'obésité.
Au-delà du tissu intestinal: Dès 2006, une étude publiée dans la même revue, Nature*, montrait que lorsque les personnes obèses commencent à perdre du poids, leur niveau de probiotiques et de prébiotiques revient à des niveaux normaux, suggérant que l'obésité a un facteur microbien et confirmant le lien entre probiotiques, prébiotiques et obésité. Non seulement, les changements qualitatifs et quantitatifs de l'apport alimentaire (acides gras, glucides, oligo-éléments, prébiotiques et probiotiques) ont des conséquences sur la composition du microbiote intestinal, mais ils peuvent moduler l'expression des gènes dans les tissus hépatique, adipeux, de l'intestin et du muscle.
Le microbiote intestinal et les probiotiques (usage thérapeutique de celui-ci) sont donc bien une cible potentielle nutritionnelle et pharmacologique dans le traitement de l'obésité et des troubles liés. Mais, si la pertinence des approches prébiotique ou probiotique dans la gestion de l'obésité est soutenue par maintenant quelques études chez l'homme, il s'agit encore d'identifier les cibles moléculaires pertinentes pour de futurs développements thérapeutiques.
Source: Nature Reviews Endocrinology 7, 639-646 (November 2011) | doi:10.1038/nrendo.2011.126 “Targeting gut microbiota in obesity: effects of prebiotics and probiotics” , Nature 2006 Vol. 444, pp 1022-1023, 1027-1031 (Visuels « Bactérie : DANONE RESEARCH / INRA – T. Meylheuc »)