[M-R] Yahoo! qui n’en veut ?

Publié le 01 novembre 2011 par Brokenbird @JournalDuGeek

Article rédigé par jooey, membre rédacteur du JDG Network.

Alors que Carol Bartz, dernière PDG en date de Yahoo! a été licenciée par téléphone il y a maintenant un mois et demi, l’avenir de l’entreprise semble à tous plus qu’incertain. Voyons ensemble parmi les acteurs de poids qui se sont fait connaitre les opportunités qui se présentent.


Alibaba et les repreneurs:
Ce candidat à la reprise a été le premier à se faire connaître. De par ses relations étroites avec Yahoo!, surtout sur le territoire chinois, le rachat pourrait être assimilé facilement. Mais voilà, jusqu’à présent Yahoo! ne répond pas aux offres et attend un meilleur repreneur alors qu’Alibaba tente de presser les choses.
Cependant, un rachat par ce site de vente en ligne ne signerait-il pas la fin de Yahoo! ?
Peut-être est-ce ici mon coté paranoïaque, mais après les tentatives de piratage présumé de comptes Gmail chinois qui ont défrayé la chronique, les utilisateurs de Yahoo! mail pourraient s’inquiéter d’une domiciliation de l’entreprise dans l’empire du milieu et de la protection de leurs données personnelles. Il ne fait en tout cas aucun doute que le gouvernement américain se pose déjà la question.

Microsoft adopte une stratégie Googlesque:
Je ne vais pas vous la refaire depuis le départ, comme tout le monde vous avez lu sur tout bon site d’actualité que Microsoft a déjà échoué lors d’une tentative de rachat pour une somme de 44 milliards de dollars ( une belle somme tout de même ) et que par la suite le rapprochement des activités entre les deux entreprises a eu du mal à prendre et n’a pas convaincu les investisseurs.
Steve Ballmer se réjouit donc d’avoir échoué et retente le coup en proposant maintenant moins de la moitié du prix de 2008, à savoir 20 milliards de dollars.
Avec cette acquisition, les services de messagerie instantanée de Yahoo! et Msn Messenger ( déjà interopérables depuis 2005 ) pourraient se voir fusionnés, notamment grâce à une intégration via Skype racheté cet été par la firme, augmentant ainsi sa base d’utilisateurs. De plus, cette fusion combinée à une bonne intégration au sein du projet Windows Phone serait certainement un atout majeur pour rattraper le retard dans le domaine de la mobilité et ainsi concurrencer iOS et Android.
Enfin nul besoin de vous rappeler qu’avec les accords récents entre Facebook et Skype, ce dernier pourrait devenir LE logiciel de communication indispensable.

Google se la joue désintéressé:
Même si le Wall street journal ne parle encore que de « discussions liminaires », Google aurait évidemment tout à gagner dans ce rachat. Un des intérêts principaux, parmi d’autres que j’évoquerais plus tard, est certainement le service de photo Flickr acquis par Yahoo! en 2005. En effet, malgré ses qualités certaines, le service de gestion de photo made in Google peine à décoller en comparaison. Un rapprochement entre les deux services pourrait même aider Google+ à prendre son envol, Flickr hébergeant actuellement plus de 6 milliards de photos.

Un rachat sous haute surveillance:
Que ce soit Microsoft ou Google, un rachat de Yahoo! serait lourd de conséquences. L’acquéreur profitera, c’est certain, de ce rachat pour diffuser ses propres services que sont les moteurs de recherche, les actualités.. et bien évidemment son webmail personnel (par une fusion ou un transfert des services, pour garantir une expérience utilisateur unique).
Fort de la place de numéro deux mondiale de Yahoo! dans ce dernier domaine (276 millions d’utilisateurs ), Google (217 millions) ou Microsoft (330 millions) pourraient prendre un ascendant non négligeable sur l’autre ce qui pourrait déranger les autorités de régulation sur le monopole.

Mais alors que se posent sur la scène médiatique des questions de rachat, on peut tout de même se poser une autre question. Yahoo! est un des leaders dans le domaine des webmails et son portail est, comme peut l’être Facebook ou la page de recherche de Google, un des points d’entrée sur le web qui peut s’enorgueillir de 700 millions de visites mensuelles. Pourquoi décider dans ces conditions de se vendre au rabais plutôt que d’adopter une stratégie sur le long terme en s’alliant par exemple avec AOL qui attend patiemment depuis quelque temps déjà ?

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