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Hercule et Sherlock

Publié le 01 novembre 2011 par Olivier Walmacq

Bruno dit Goguol et Vincent sont de petites frappes de l'influent Antoine Morand. Malheureusement et alors que le patron passe par la case prison tel un mauvais joueur de Monopoly, les cocos doivent retrouver une caisse parmi les milliers d'un entrepôt. Pour cela, ils kidnappent des chiens de la brigade des stupéfiants...

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La critique mi lamberienne, mi anconienne de Borat

Avouez que ça vous manquez les nanars de Borat! Il revient avec du lourd, c'est le moins qu'on puisse dire. Après avoir signé le retour invraissemblable du requin Bruce, ridiculisé un peu plus l'emblême de Superman rendu has been (comment ça c'était déjà le cas?!), Marie Anne Chazel et Clémentine Célarié en très peu de temps avec une chanson instantanément culte, aussitôt oubliée "Moi les hommes, je les consomme! Les maris, je les mets dans mon lit!" (suivi d'un tout aussi sublime couplet "Moi les hommes, je les consomme! Matin et soir et même à midi!"); Jeannot Szwarc faisait son grand retour avec Hercule et Sherlock. 
Avouez que niveau titre, il ne s'est fait pas attendre le lapin ! Pour son casting, notre frenchy a pris du lourd: ce bon vieux Christophe Lambert dit Totof ou Highlambert, Richard Anconina qui attendait La vérité si je mens pour exploser pour ensuite retomber, Philippine Leroy-Beaulieu (Trois hommes et un couffin), feu Roland Blanche, Béatrice Agenin (Une famille Formidable), Laurent Gendron et Michel Crémadès. 

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"Christophe, tu n'auras jamais de César, alors pourquoi t'habiller en Jean Moulin ?
-L'espoir fait vivre ! Mieux vaut viser haut pour mieux descendre."

Si le film ne dépassera pas le million d'entrées symbolique (plus de 960 000 spectateurs quand même), TF1 trouvera néanmoins de la place pour le diffuser le dimanche ou le mardi soir, à l'époque où elle passait encore des films.
Une manière comme une autre de rentabiliser un produit. Déjà, signalons la performance des chiens et surtout leur resistance pour supporter pareils golios sur le tournage. Ils ont clairement dû souffrir le martyr.
En vérité, Hercule et Sherlock est tellement médiocre qu'il en devient drôle. Donc involontairement, ce qui est déjà une preuve que cette comédie est mauvaise. Car une comédie pas drôle est en général à chier.
C'est indéniablement le cas ici. Les gags sont tellement répétitifs et lourdingues qu'ils sont à en pleurer. En même temps, à quoi fallait-il s'attendre avec une affiche pareille et un duo d'acteurs faisant peur rien qu'en lisant leur nom ?
A rien évidemment ! Mais voyez vous, j'étais petit en le voyant la première fois.

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Les pauvres...

Je ne mesurais pas vraiment le degré naveteux du métrage. Parlons du scénario, enfin, ce qui sert de scénar. Nous avons deux troufions, soit Totof, beau gosse expert en faux billets et s'habillant en Armani (dixit le générique mettant la mention "Christophe Lambert est habillé par Giogio Armani". Autant dire que les autres ont dû faire la gueule !); et Anco, conducteur aussi dangereux que Sami Naceri dans les Taxi, ayant peur de tout et surtout des chiens (il est mal barré le pauvre!).
Ils sont à la solde de Blanche, mec affluent comme pas possible, si bien que quand il plonge, tous ses partenaires le rejoignent !
Et plus ils sont nombreux, plus sa cellule perd d'objets. Si bien que de la grande télé, du siège et des tableaux, il ne restera plus qu'une radio et un lit.
Nos deux larrons doivent retrouver une caisse parmi tant d'autres et kidnappent deux chiens des stups. Dès lors, Szwarc nous sortira toutes sortes de running-gags débiles, entre le consternant et le pathétique. 

On prendra volontiers Anco se prenant des décharges avec ses patchs anti-stress et essayant vainement de parler avec Totof se prenant un poteau, parce que con comme il est, il tient les laisses des chiens dans chaque main; le voisin qui gueule systématiquement parce qu'il travaille de nuit; Anco qui casse les pieds aussi bien à Totof qu'au spectateur à se plaindre; la lutte mythique entre le chien et le chat, synonyme de bordel impérial; Totof évoquant qu'il adore les profs; le même énervé qu'on lui fout en l'air ses cigares Montecristo; Anco bouffant de la pizza en mode chien...
Du grand art pour votre serviteur qui s'est bien amusé à revoir ce massacre. Mais là où Szwarc fait fort, c'est dans ses répliques.
A côté, on pourrait presque dire que les dialogues de Taxi sont de Michel Audiard. J'ai bien dit "presque". Voici d'ailleurs un festival de répliques top collector à sortir en soirée... ou pas.

Commençons d'abord avec Totof et son "Institutrice de quoi ?" Devait être en mode cerveau en orbite. Puis décidemment, notre ambassadeur d'Armani retorquera à un Anco toujours aussi déprimé: "T'as qu'à te le foutre en suppo ton cataplasme !" ou encore: "Toi je vais te dire, t'es vraiment une douleur anale".
Une manière comme une autre de dévoiler son amitié à quelqu'un. Et si vous pensiez que c'était fini, Szwarc vous en rajoute de plus belle.
Comme ce flic avouant des choses à sa collègue ("Qu'est ce qui pue comme ça ? -ça doit être moi Marie. Désolé !") ou sortant une punchline virulante ("Marie déconne pas, c'est des méchants !"). Quant à Anco, il aura droit aussi à quelques phrases superbes tel ce redoutable "C'est sympa comme classe le CM2, moi je l'ai faite deux fois". Et quand ce n'est pas lui, c'est la fille d'à côté qui n'y va pas de main morte en lui parlant de ses chiens: "Ils ont l'air de vous avoir à la bonne. D'habitude, les hommes, ils leur bouffent les couilles !"

Tel un amoureux transi, Highlambert nous dévoilera son plus grand fantasme: "C'est dingue. Vous me rappelez ma prof de CP, Mlle Latour. J'en étais dingue". Pour finir, voici deux dialogues croustillants avec notre duo de protagonistes: "(Anco) Il est malade, il va se faire prendre! -(Totof) Mais non, il ne va pas se faire prendre, c'est un chien de flic ! -Tu crois qu'il veut retrouver son maître ? -Je ne sais pas, faut lui demander!" et "(Anco) Je ne pourrais plus manger de pizza sans penser à eux. -T'as qu'à essayer la quiche lorraine. Tu verras c'est bon aussi". Si après ça, vous n'êtes pas convaincu du potentiel nanar et naveteux du film, je ne comprends pas.
Nanar Lambert nous ressortira son rire insupportable pour masquer la pauvreté de son jeu. Dans le genre "j'ai fait trois films et enchaîné merde sur merde", il s'impose. Quant à Anconina, on aurait envie de le baffer tant il est pénible.
Que dire également de la musique, plagiant à peine le thème de La Panthère Rose ?

Un navet tellement mauvais qu'il en devient drôle. Du grand art !

Note: comme si je n'avais que ça à foutre !

 


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