Une fin d'automne printanière pendant que New York est paralysée par une tempête de neige précoce, 2,7 millions de personnes privées d'électricité!
Y’a plus de saison ma bonne dame... tant pis on prendra une Leffe!
Le Botanique avait initialement programmé Mads Langer à la Rotonde, de pauvres pré-ventes ont conduit le jeune Danois au
Witloof.
Faut-il également chercher du côté d' une désaffection massive du public pour l'annulation du concert parisien, prévu au Nouveau Casino, le lendemain?
Who knows, anyway, le Mads ne paraissait nullement dérangé, ni du cerveau, ni physiologiquement.
Le caveau bruxellois sera honnêtement rempli pour accueillir le singer-songwriter de Skive ( Region Midtjylland), désormais Londonien.
Une fameuse cohorte d'adolescentes, touchées par le côté poète mélancolique de celui dans lequel certains découvrent un nouveau Jeff Buckley.
Ce doit être la 86 ème réincarnation du fils de Tim.
Discographie: trois albums, le dernier 'Behold' chez Sony et une flopée de singles.
Il y a une dizaine de jours, à Bonn, il se produisait avec band, ce soir il s'accompagnera à l'acoustique ou au Kurzweil, pour deux morceaux.
20:35', au piano, un titre plus ancien 'Helpless'
My flawless shadow is haunting me
It chases me all the way up to the hill with the lilac trees
I look down from the hill and I see a silver lake
And imagine that this is the last time my heart breaks...
Un romantisme exacerbé, un timbre impressionnant et versatile, capable de laisser une note en équilibre instable pendant une dizaine de secondes avant de virer falsetto ou crooner.
Ce 'Helpless' est un
superbe folk/pop de facture classique , moins putassier que James Blunt, James Morrison et consorts.
Un coup d'oeil vers Marilyn: un sourire radieux, c'est clair, elle accroche!
Le jeune homme timide se fait disert et, tel un storyteller expérimenté, nous explique la genèse de ses compositions, ou ses aventures amoureuses: you know, I used to live with a Belgian girl in
London, she spoke both of your languages, so I know about your country... non, la nana, c'était pas Laurette!
Le superbe 'The river has run wild' à l'acoustique.
Les premiers rangs se sont assis à même le sol, une intime atmosphère feu de camp règne dans le Witloof.
Une nuit je cogitais à une chanson, j'étais sûr d'avoir pondu un truc génial, me lève et griffonne dans un carnet , vais l'appeler 'She loves Aerosmith and wine', le lendemain, je relis: du
caca... je retravaille les lyrics, c'est devenu 'Bowie and Champagne', que je dédie à une jeune Danoise devenue junkie.
Alors là, Mads, tu viens de conquérir le coeur de ma voisine!
Une intro bluesy/jazz en picking, le jeune homme manie plutôt bien l'instrument.
Grosse surprise, on reconnaît 'You're not alone', le mega electro hit d'Olive ( 1996) , une formidable adaptation que Bruxelles accompagne en fingersnapping.
Un bridge avec une séquence Peter Frampton finit par te convaincre, Mads Langer a plus d'une corde à son arc.
Me demande pourquoi je me suis tapé d'une setlist, je ne la respecte jamais, voici: ' Microscope' a happy sad song au faux final auquel Bruxelles se laisse avoir.
Un plaisantin, le petit Mads!
Une aura de sympathie évidente, de l'humour, un excellent contact avec l'assistance, le troubadour captive et enchante.
A tribute to life, composé en 10 minutes: ' Death has fallen in love', une country romance.
Il reprend place derrière le piano, quelques gammes pour se dégourdir les phalanges, voici le jazzy, 'Remains of you', aussi fort que les meilleurs Billy Joël.
Il y a quelques mois, mon manager me trouve un contrat pour un grand festival, un heavy metal festival.
Tu vois le style, Motorhead, Slipknot, Sick of it All, une foule de tatoués, bedonnants, rotant, arborant des chaînes, pissant contre le podium... avec mon physique à la Twiggy, ma petite
guitare, mes rengaines proprettes, suis bon pour servir de cible à leurs cannettes de Budweiser... respire un bon coup et balance leur un machin cheesy en diable: ' I love you'.
Il aurait pu la chanter en duo avec Milow!
Un couplet agressif vient lacérer la romance... we're killing in the name of... ou ... fuck you... c'est pas du Justin Bieber, et étonnamment la voix prend des intonations Paul Simon.
Composé dans l'ascenseur du fameux Chelsea Hotel ( Leonard Cohen, Patti Smith, Bob Dylan, Janis Joplin et Zean-Luc Dehaene ont tous séjourné dans ce lieu mythique) , un des titres les plus forts
du set, le catchy : 'Riding elevators'.
Sur le CD, les backing vocals sont assurés par Justin Hawkins (The Darkness), je demanderai à l'un d'entre vous de le remplacer.
Un audacieux s'y risque, résultat probant.
Ovation!
Le set aurait dû s'achever ici, vous n'y voyez pas d'inconvénients si je poursuis, je m'amuse?
Nous, aussi, menneke, go on playing and singing!
La magnifique ballade 'Last Flower', composée pour une jeune fille ayant mis fin à ses jours , Mads à sa demande l'a interprétée lors des funérailles.
Emotions à fleur de peau!
Un blues nerveux: ' This is how love is made' sera suivi de la jazzy ballad, 'I'm leaving', le titre préféré de Noémie Wolfs, la chanteuse de Hooverphonic, avec lesquels il a tourné cet été.
Final acrobatique: Paul Simon passe le relais à Julien Clerc qui le refile à Dean Martin.
75' attrayantes, un concert des plus sympathiques!
Bis
Question: combien de temps faut-il laisser écouler avant de revenir sur scène pour les bis?
I never know...
Unplugged, à 20 centimètres du premier rang: 'Fact-Fiction', une nouvelle ballade transformant les auditeurs en hummingbirds.
Second retour.
'Better place' n'est pas sur l'album, mais sur la version iTunes, en bonus track.
Un ou deux couplets, refrain:
go, go
do what you need to do
and maybe in the end
you'll find a better place...
Stop, désolé, je la sens pas!
Un sourire, vais finir avec une toute nouvelle, écrite pour un TV Commercial... sail away with me...take a snapshot of my life... léger comme une douce brise marine, pas celle, désespérée et cynique, de Stéphane Mallarmé qui a lu tous les livres et qui estime la chair triste, hélas!
Mads Langer: a gifted singer, un personnage attachant!