Il n’y aura pas d’adieux mélancoliques à l’été. Devant l’âtre, ce soir, tes seins telle une fleur nocturne et parfumée, ou ces châtaignes au soleil pâle qu’aima l’amie de qui sut l’art d’aimer, lisses parmi feuilles fauves et bogues. Les nuits allongent, parfois blanches de givre, douces parfois comme courbes d’un cygne qui porterait vers toi lettre, pomme d’or ou à couteau, plus fidèle au désir que lierre. Nous n’aspirons pas plus à l’immortalité qu’à l’envol constellé dans le firmament – dix jours n’ont pas suffi pour ébranler le monde – mais voudrions malgré tout qu’à la mesure de la fièvre des mains nous ôtent la râpe du thorax et préparent la tisane d’armoise : rêve lucide de convivre.
François Laur