ECRASEMENT
Jour gris
qui sur ma nuque
appuie
jour figé raidi comme la
pierre ou le marbre des tombeaux
que les gens s’en vont
visiter…
Jour embaumé dans son laiteux
linceul de larmoyant crachin,
griffé de croassements
noirs
qui traversent l’air creux
et blanc.
Jour qui semble vouloir
mourir
tant la lumière rétrécit
comme cernée par un étau,
un éteignoir d’ombre empesée.
Moi, cernée par un autre étau
jumeau, celui du désespoir,
coincée dans le silence épais
que la solitude établit
et entretient, je fléchis
et me ratatine
à vue d’œil.
Mon esprit isolé, amer
se raccroche à des souvenirs
qui évoquent mes nombreux morts
et des temps à jamais
enfuis
qui étaient entourés,
normaux
et que ma vie désertée
pleure.
Patricia Laranco
01/11/2004.