Faut-il parler de bombe pour qualifier l'interview d'Imanol Harinordoquy dans la dernière livraison de Midi Olympique ?
Le troisième ligne international a répondu avec une grande franchise aux questions qui lui ont été posées et qui, très rapidement, ont porté sur ses relations avec le futur ex-sélectionneur national, Marc Lièvremont. Le moins qu'on puisse dire est qu'Imanol ne mâche pas ses mots. D'ailleurs les médias (y compris internationaux) ont tous repris sa sentence lapidaire "Il ne me manquera pas", lâché par le basque, en réponse, il est vrai, à la question : "Vous manquera-t-il ? dont on ne peut pas véritablement affirmer qu'il s'agisse d'une interrogation très pertinente d'un point de vue rugbystique ou simplement journalistique.
Force est de constater les propos parfois très durs tenus par le troisième ligne à l'égard d'un sélectionneur qu'il considère comme "manquant de recul, perdu, dépassé".
A la lecture de l'interview, assez courte au demeurant, on reste partagé entre plusieurs sentiments. Le premier serait assez négatif à l'égard du joueur, dont on regrette qu'il livre sur la place publique ses états d'âme à l'encontre de Marc Lièvremont alors que c'est précisément ce qu'il lui reproche le plus. Il est de coutume de dire qu'en rugby le linge sale est lavé en famille.
Ce à quoi, on pourrait rétorquer qu'après tout, c'est sans doute Marc Lièvremont qui le premier s'est affranchi de cette règle tacite, ce qui lui a valu la réponse cinglante de l'international. Et que la franchise est l'une des vertus les plus appréciables de ce sport, quand tant d'autres se complaisent dans l'hypocrisie.
Mais au final, on se dit qu'Imanol Harinordoquy aurait peut-être été plus avisé de garder pour lui ce qu'il pense du sélectionneur, du simple point de vue humain, en particulier sur le volet managérial.
Après tout, il ne fallait pas être grand clerc pour avoir la même analyse de l'international sur le comportement de Marc Lièvremont et les conséquences négatives que celui-ci a pu avoir sur les performances du groupe. L'interview n'a donc finalement pas apporté grand chose sur le sujet.
Aussi, sans méconnaître la responsabilité des journalistes qui ont visiblement orienté leur questionnaire (dont on ne connaît finalement que ce qu'il ont bien voulu publier...), on peut regretter que ce joueur aussi talentueux qu'attachant ait succombé à la tentation de dénigrer son sélectionneur dans la presse. Il n'en ressort pas vraiment grandi.