Photo : Teddy Bracard
-Mézenfin, j'te jure, j'y croyais vraiment !
-M'en fous ! Rappelle-toi : consigne un, aucun tir n'a lieu sans identification complète et formelle de l'animal.
-On voit que tu te mets pas à ma place ! Je te répète que j'ai cru voir un faisan.
-Tu m'énerves, ça te dit quelque chose, la consigne deux, pas de tir en direction d'un animal dissimulé ?
-Bordel, ça pouvait qu'être qu'un faisan, je me suis dit sur le coup, c'est pas possible autrement...
-Mais...
-Qu'est-ce que tu voulais que ce soit, hein, à part un faisan ? C'est bien pour ça que j'ai tiré, c'est pas compliqué !
Jeudi 27 octobre. Nous sommes dans les environs de Portes-lès-Valence (Drôme), où deux flingueurs terrorisent le petit peuple de la forêt.
Ce sont des amis, c'est une affaire de copains, de vieux (dans tous les sens du terme) copains.
L'un deux (77 ans) a généreusement avoiné son pote de plombs. C'est cela, l'amitié, on ne regarde pas à la dépense.
Certes, il l'a envoyé de ce fait à l'hosto de Valence. Il pesait tellement lourd avec tout ce plomb dans la couenne qu'il a fallu l'amener aux urgences avec un chariot élévateur.
Le tireur imprécis a affirmé par la suite qu'il était persuadé d’avoir eu affaire à un faisan dissimulé dans la végétation.