Par Sylvain Lapoix - http://www.marianne2.fr/
L'enquête de 60 millions de consommateurs sur la hausse des prix permet au gouvernement de pointer le doigt en direction de bouc-émissaires, producteurs ou distributeurs, plutôt que d'envisager une action sur les salaires qui seule, peut faire face à la hausse des matières premières.
© Pomme Célarié Le lait subit un « tsunami », les yaourts sont « en ébullition » et les spaghettis « bondissent »… l'article paru dans le numéro de mars du magazine 60 millions de consommateurs. retrace la hausse des prix comme une véritable catastrophe naturelle. Et face à cette tornade qui balaye tous les autres sujets d'actualité sur son passage, le gouvernement mise sur le « coup de poing », violente métaphore du Premier ministre qui s'en va rejoindre les « chocs de croissance » et « chocs de confiance » du début du quinquennat. Détail significatif : on retrouve le terme de « choc d'offre », non pas dans la communication gouvernementale mais dans le communiqué de presse du secrétaire national de l'UMP en chargé du pouvoir d'achat.
Ce rapprochement est d'ailleurs révélateur d'une chose : la « riposte » que le gouvernement se propose de mettre en place est en cohérence avec la logique du « paquet pouvoir d'achat », cœur de la politique de relance du Président. Face aux problèmes des salaires, Sarkozy dit : « travaillez plus pour gagner plus » et renvoie dos à dos patrons et salariés. Face au problème de la hausse des prix des denrées alimentaires, Fillon répond : « négociez plus pour coûter moins » et renvoie dos à dos producteurs et distributeurs. Les deux logiques se rejoignant dans un même objectif : ne pas toucher aux salaires.
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