Le blog politique de Luc Mandret(Ma vie en Narcisse)
25 Février 2008. 18h24. Un courrier électronique arrive sur ma messagerie.
Expéditeur : "Maître Noachovitch". Objet : "retrait de pages Web - mise en demeure". Suit un long mail avec des extraits de textes de loi. Deux parties : "non respect des droits et de la réputation d’autrui" et "délit de diffamation publique".
Coups de fil. Contacts avec des journalistes, des juristes et avocats (encore merci à eux). On me parle de prescription. Ma note date en effet de Juin 2007. Puis les doutes : ce mail provient-il vraiment du cabinet de Sylvie Noachovitch ? En effet, aucune coordonnée pour contacter. Aucun numéro de toque. Coup de téléphone au cabinet. Personne. J'envoie un mail de réponse, demandant de me contacter au plus vite.
La nuit se passe. Un autre blogueur me contacte. Il a reçu le même mail. Appel d'une journaliste du Monde Interactif. Elle veut connaître les détails de l'affaire.
L'accusé de réception de mon mail envoyé la veille arrive dans ma messagerie. Cinq minutes plus tard, un numéro masqué me joint sur mon portable. Un avocat qui se présente comme le défenseur de Madame Noachovitch. Je lui demande son nom. Mais oublie de lui demander son numéro de téléphone. Une conversation à laquelle je ne comprends pas grand chose. Les expressions juridiques sont pour moi du chinois.
Il semble désormais certain pour moi que le mail provienne du cabinet de Madame Noachovitch. Cependant le doute persiste, tant cette démarche me semble improbable. Qui était vraiment mon interlocuteur ? Pourquoi réagir 8 mois après la publication ? Après tout, je n'ai aucun moyen de le recontacter. Je renvoie un mail. Appelle de nouveau le cabinet de Maître Noachovitch. Quinze minutes de musique d'attente. Puis un "on vous rappellera". Je précise : "c'est urgent".
Je décide de mettre hors-ligne la page de mon blog incriminée. Par précaution. Je fais de même pour une autre note dans laquelle je parle de Sylvie Noachovitch. Double précaution. Pas les moyens pour affronter un procès. Ni l'envie.
Une heure trente plus tard, rien. Un contact me dit que le mail ne vient pas de Sylvie Noachovitch, il l'aurait eu au téléphone. Je recontacte le cabinet. Secrétaire. Musique d'attente. Puis la confirmation. Le mail est bien l'adresse du cabinet de Maître Noachovitch. Le nom de l'avocat avec lequel j'ai parlé au téléphone ce matin concorde.
Arrive donc cet article sur LePost. Sylvie Noachovitch confirme l'envoi de ce mail. Et détaille un peu. Elle déclare qu'elle peut nous "poursuivre en action civile pour trouble illicite". Malgré la prescription. Toujours du chinois me concernant.
Madame Noachovitch assure également qu'elle veut résoudre le problème à l'amiable. J'ai connu plus aimable comme requête. Et l'intitulé du mail est clair : "mise en demeure", qui pourtant ne peut se faire que par courrier avec accusé de réception ... Ce genre d'amabilités ressemblerait plus à une menace et à de l'intimidation, de mon point de vue.
Qu'en est-il donc ? J'ai supprimé les deux notes. Dommage pour la liberté d'expression. Le pire étant que je ne faisais que copier-coller une note de Claude Askolovitch. Sachant que le fond de l'affaire (des propos que Mme Noachovitch aurait tenus lors d'un dîner) n'a toujours pas été jugé, Sylvie Noachovitch poursuivant Le Canard Enchaîné.
Pour rappel, Sylvie Noachovitch est candidate UMP aux municipales à Villiers-le-Bel. Le mail reçu arrive deux semaines avant le premier tour du scrutin. A l'heure actuelle, seule deux blogueurs, Florian et moi-même, avons été menacé de poursuites judiciaires. Mais pas Claude Askolovitch, pourtant bien plus lu et réputé.
Impossible pour moi de faire face à un procès : j'ai décidé de supprimer les notes.
Il n'est pas bon être blogueur en ce moment.
Merci à toutes celles et ceux qui m'ont apporté conseils et aides durant ces 24 heures ô combien mouvementées.
vu sur:
http://777socrate.blogspot.com/2008/02/mis-en-demeure-par-matre-sylvie.htmlhttp://torapamavoa.blogspot.com