Intrusion est le vingt-cinquième roman de l'auteure japonaise Natsuo Kirino paru en 2009 au Japon avant de paraître en France en septembre 2011.
En pleine recherche pour son nouveau roman, Tamaki Suzuki se plonge dans la vie de l'auteur Mikio Midorikawa et plus particulièrement de sa maîtresse, O., héroïne de l'un de ses romans. Quête d'identité, recherches dans le passé, la jeune femme se plonge dans ces vies et oscille entre fantasme et réalité pour trouver la matière de son roman.
Je ne connaissais pas cette auteure, présentée comme une référence dans son pays, et j'étais assez curieuse d'élargir mes horizons littéraires avec ce roman.La couverture, tout d'abord, m'a laissée supposer un roman haletant et violent. Je pressentais une claque, encore sous le choc de ma dernière lecture sur le Japon contemporain, Tokyo de Mo Hayder. De claque, il n'y en a pas eu. Pas l'ombre d'une, même. D'ennui, en revanche, j'ai été bercée.Si la construction narrative du roman est furieusement intéressante dans l'idée - alterner les mises en abîme - elle finit par perdre son lecteur et se dénuer d'intérêt au fil des pages. Je ne sais pas si l'auteure a voulu mettre l'accent sur cette singularité, mais elle semble avoir oublié qu'une construction narrative ne peut être l'aboutissement d'un roman, à moins d'un talent tel celui de Luc Dietrich. Ici, la succession de mises en abîme semble être le point d'orgue de tout le roman, au détriment de personnages attachants ou à la psychologie travaillée, voire d'une intrigue solidement construite.Dernier point et non des moindres : où est le policier dans ce roman ? Je me demande encore... Intrusion est un roman sur la quête de soi et la quête de l'autre mais ces recherches menées par Tamaki Suzuki sur l'identité de O. et les personnages de Midorikawa ne permettent pas de catégoriser ce roman dans le genre policier. Une classification qui induit le lecteur en erreur et laisse supposer que le roman s'ouvrira sur d'autres perspectives. C'est bien dommage.Un livre qui n'a pas su aiguiser mon intérêt. Une lecture pesante, malgré la brièveté du texte. Un nouveau rendez-vous manqué. L'avis de Sharon, plus enthousiaste, mais d'accord avec moi sur la classification en policier.