Le Grand Restaurant

Genre: comédie
année: 1966
durée: 1h30

l'histoire: Monsieur Septime dirige son grand restaurant, temple parisien de la gastronomie où se pressent les personnalités en vue. Mais un jour, un chef d'Etat d'Amérique du Sud y est enlevé au moment de la mise à feu d'une pièce montée.

la critique d'Alice In Oliver:

Bien avant L'Aile ou la Cuisse, Louis de Funès s'affirmait déjà comme le grand défenseur de la gastronomie française.
Preuve en est Le Grand Restaurant, réalisé par Jacques Besnard en 1966. En même temps, le scénario de cette comédie est bien différent.
Encore une fois, Louis de Funès trouve un personnage à sa mesure, Monsieur Septime, qui dirige son restaurant d'une main de fer.

C'est d'ailleurs le début du film. La première demie heure du Grand Restaurant est absolument anthologique et remplie de gags, De Funès assurant le show à lui tout seul. En vérité, Monsieur Septime se conduit comme un véritable despote envers ses employés. Ainsi, il feint d'être absent et en profite pour se déguiser, le but étant d'espionner ses serveurs et de les interroger.
- Vous êtes content quand le patron n'est pas là ? Allez, dites-le, vous êtes content !

Certains se laisseront prendre au piège mais d'autres seront plus méfiants, à l'image d'un employé visiblement sans reproche, mais regrettant l'attitude tyrannique de son patron:
- Oh, mon dieu !
- Vous commencez à m'agacer avec vos "Oh, mon dieu" ! s'exclame Monsieur Septime.
A partir de là, le patron reprend régulièrement ses serveurs, les entraîne à franchir une porte, à sourire devant le client et à se tenir correctement envers les invités de prestige.

C'est aussi ce qui fait la réputation de l'établissement de Monsieur Septime: il reçoit fréquemment la visite des personnalités du moment.
Pour lui, c'est une façon comme une autre de les chouchouter, d'en rajouter dans l'excès via quelques mimiques dont Louis de Funès possède le secret. A ce sujet, Le Grand Restaurant contient quelques séquences hilarantes.

Par exemple, comment ne pas évoquer l'imitation du Führer par de Funès ? Ce dernier explique la recette du soufflé au fromage à un médecin allemand.
Peu à peu, Monsieur Septime se transforme en dictateur nazi, aidé par des ombres chinoises, qui viennent lui apporter la coiffure et la moustache adéquates. Un vrai grand moment de drôlerie !

Bref, rien à redire sur la première partie du film ! Pourtant, Le Grand Restaurant baisse sérieusement le pied quand Monsieur Septime doit résoudre une étrange affaire de kidnapping. Un chef d'Etat d'Amérique du Sud est enlevé.
Septime est soupçonné par la police, notamment par un commissaire trop curieux (Bernard Blier).

A partir de là, Le Grand Restaurant redevient une comédie plus classique, voire un peu mollassonne, les gags se faisant beaucoup plus rares.
Certes, on notera ici et là quelques sketches sympathiques, mais la suite du film ne parvient pas à confirmer son excellent début.
Ensuite, le dernier quart d'heure et sa révélation finale sur le kidnapping sont franchement décevants.
Mais ne boudons pas notre plaisir, Le Grand Restaurant devrait ravir les fans de l'acteur comique, qui s'en donne à coeur joie dans cette comédie sympathique.

Note: 14.5/20

Louis de Funés en Führer