Notre environnement économique incertain entraine des mutations profondes et de nouveaux usages même (et surtout) au cœur de l’emploi. Petit tour d’horizon en cette rentrée chahutée :
Le time share s’adapte à l’entreprise. Si les entreprises sont quelque peu frileuses à recruter dans la conjoncture actuelle, certaines ont trouvé une parade efficace : les groupements d’employeurs. Regroupées en association, ces entreprises partagent en toute légalité la main d’oeuvre dont elles ont besoin ponctuellement, réduisant ainsi les charges et les risques. Cette pratique, plus fréquente dans le secteur agricole, est dans la ligne de mire du gouvernement qui souhaite l’étendre aux autres secteurs d’activité. Il existe environ 40 000 groupements d’entreprises en France qui permettent à des salariés de sortir de la précarité en ayant un CDI à temps plein avec le groupement plutôt que plein de petits boulots…
Côté rémunération, certaines sont variables et donc souvent inconfortables. C’est le cas notamment des rémunérations à la commission des commerciaux qui cherchent aujourd’hui à changer la donne en tentant de gagner un certain confort en demandant l’augmentation de la partie fixe au détriment de la partie variable. Certaines entreprises suivent, le renforcement du salaire fixe au détriment de la part variable se confirme par une augmentation moyenne de 4,9 %. De plus en plus d’entreprises s’éloignent du modèle du VRP rémunéré en grande partie via un système de commission sur les ventes. Une façon d’apporter plus de stabilité et de confiance aux commerciaux, un moyen de reconnaissance de leurs compétences. D’autres choisissent une autre sécurité, au travers d’une prime garantie sur 6 mois ou un an, le temps que le salarié prenne ses marques et atteigne ses objectifs. Les entreprises font des efforts pour conforter et sécuriser leurs salariés. Une stratégie de rémunération qui devrait s’étendre en 2012.
2011 s’annonce tristement comme une année noire pour les travailleurs handicapés : leur taux de chômage a augmenté de 14% contre une hausse de 4,3% pour le reste de la population sur la même période. On avait pourtant constaté du mieux ces dernières années, effet certain des pénalités payées par les entreprises qui ne respectent pas l’obligation légale d’embaucher 6% au moins de travailleurs handicapés, les entreprises faisaient de gros efforts. Aujourd’hui, effet de crise, elles préfèrent recourir à des sous traitants qui embauchent eux mêmes des handicapés, ce qui les dispense de payer cette pénalité. Double punition : la collecte des pénalités a diminué. En 2010, la somme versée s’est élevée à 476 millions d’euros, en baisse de 12% par rapport à 2009.
57% des cadres éprouvent des difficultés pour trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Pas facile de concilier les deux et de rester en adéquation entre la face pro et la face perso… Question de responsabilité, de valeur, de rôle. Le plus dur étant de ne pas répercuter le stress du travail à la maison et de savoir se déconnecter du travail en rentrant chez soi. Les moyens d’aujourd’hui, notamment les moyens mobiles, suscite une disponibilité à 100% pour un mail urgent, un bouclage de dossier… « Etre joignable partout, tout le temps, cela nous rend importants. Et l’entreprise sait très bien exploiter cela. » Sylvaine Pascual, coach spécialiste de la reconversion professionnelle et des relations humaines nous livre ses conseils.
Côté législation, les indemnités de rupture sont désormais soumises à cotisations. Les députés ont adopté un amendement au projet de budget 2012 qui prévoit de soumettre aux cotisations sociales les indemnités de rupture conventionnelle mais aussi de licenciement quand elle sont supérieures à deux fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 72 744€ contre 109 000€ auparavant. Une mesure qui concernera tout de même quelques 7 000 personnes
Tandis que les accords négociés l’an dernier par les partenaires sociaux sur le portage salarial sont remis en cause, le télétravail lui est en passe d’entrer officiellement dans le Code du Travail. Le télétravail, qui n’arrive pas à trouver sa place dans nos habitudes, n’est pratiqué que par 7% des Français contre 18% des Européens. Et pourtant… 1/3 des salariés y est favorable pour un meilleur équilibre et une meilleure qualité de vie. Malheureusement, à cause du flou juridique autour de cette méthode de travail, les employeurs sont très réticents… Ce texte de loi va donc apporter un peu de sérénité en officialisant d’une part la définition établie par l’accord national interprofessionnel de 2005 dans le Code du Travail d’autre part en posant un encadrement clair et précis de la pratique du télétravail qui ne sera possible que sur la base du volontariat, sans risque de licenciement en cas de refus.
Enfin si vous exercez une activité parallèle et que vous avez choisi le régime d’auto entrepreneur, les nouveaux seuils de chiffres d’affaires maximum pour bénéficier de la franchise de TVA en 2012 et du régime simplifié d’imposition sont désormais de 83 200€ pour les ventes de marchandises (Micro-BIC) contre 81 500€ en 2011 et de 33 300€ pour les prestations de services (Micro-BNC), contre 32 600€ en 2011.