Car la formation des enseignants ressemble plutôt à une conversation de bar, ou à des potaches en fond de classe qui bavardent pendant que le prof ne les regarde pas. C'est comme ça depuis qu'on n'a plus d'argent pour faire venir des formateurs. Depuis plus de 10 ans. Avant je ne sais pas, je n'y étais pas.
Souvent, on nous réunit sur des sujets, on nous demande de nous mettre en groupes, puis de réfléchir et de nous retrouver un quart d'heure avant la fin de la matinée pour "échanger". Alors on se contente généralement de papoter un peu avec des collègues qu'on n'a pas d'autre occasion de rencontrer.
Puis, la pause café ayant un peu dégouliné au-delà des dix minutes fixées au départ, quand on se retrouve autour des tables d'écoles qu'on a dû traîner en U et qu'on devra re-traîner dans l'autre sens avant de partir, il ne reste plus beaucoup de temps. Et donc, on déborde. On trépigne, on veut s'en aller, mais on ne peut pas encore. Par respect de l'autorité.
Donc, ce matin, je vais perdre 3 heures de mon précieux temps alors que j'aurais bien d'autres trucs à faire.
Et si je n'y allais pas ? hein ? Je recevrais probablement un coup de fil de la secrétaire de ma chef. Ou pas. Et même si. Elle me ferait quoi ?...
Enfin, comme j'ai été bien élevée par ma môman et mon pôpa, j'y vais, voilà. Je ne serais même pas en retard. Enfin, je crois pas.
Trop bien élevée. Oui. Trop docile.
Au point de croire qu'il y a des gens dont la dignité est simplement de se placer à un autre niveau. Un niveau d'exemplarité.
Par exemple, je préférerais coller une baffe à un gamin odieux que de lui répondre "casse-toi, pauvre con". Cela, je ne l'imagine même pas.
C'est ballot, hein ?