Chronique du lundi 31 octobre 2011.
Les projecteurs reviennent se braquer sur le Top14 qui a déjà joué 9 journées. Les clubs récupèrent leurs internationaux et tout va revenir à la normale. Tout ? Analyse…
Les derniers seront les premiers ?
Biarritz a intérêt à lire la bible pour se rassurer, après ce début de Top14 catastrophique. Avec 1 seule victoire pour 6 défaites et 2 nuls, les Biarrots partent de loin. De trop loin ? Ca dépend pour quoi. Au niveau du maintien déjà. Avec Harinordoquy, Yachvili, Traille, Lakafia et Barcella, cette équipe possédera une toute autre force de frappe. Un buteur de haut vol, doublé d’un stratège, une tour de contrôle en touche au rayonnement aux 4 coins du terrain, un patron pour la ligne arrière, au moins par l’exemple, un 8 puissant capable de transpercer toutes les défenses et un pilier puissant et mobile, autant de raison de croire au retour de Biarritz dans le haut du tableau. Attention, quand même, les 2 équipes qui descendront en ProD2 à la fin de la saison, seront de très bonnes équipes quoi qu’il arrive.
Pour que Biarritz remonte dans le classement, il faudra que ses internationaux soient motivés et que tout le monde se mette au diapason. Or, après une Coupe du Monde forte en émotions, il sera difficile de revenir à la monotonie d’un championnat qui va paraître long au coeur de l’hiver. Autres obstacles pour les Basques : la HCup qui, d’un côté, va permettre de s’aérer la tête, mais, de l’autre, amène des contraintes physiques supplémentaires et augmente les risques de blessure. Autre problème : les rencontres de l’équipe de France. Il y aura d’autres doublons pendant le Tournoi et si le nouveau sélectionneur retient les 5 Biarrots, ce sera, à nouveau, un handicap majeur, sans parler du rôle de Patrice Lagisquet avec l’équipe de France. Alors, pour que la descente ne soit pas d’actualité pour Biarritz, il faut tout remettre en ordre et pouvoir s’appuyer sur le talent d’internationaux qui devront passer outre le coup de blues post-mondial et la baisse physique à un moment de la saison. Sinon…
Une qualification européenne à la fin de la saison ? Le 6ème, le Racing-Métro, n’est jamais qu’à 3 victoires et il reste 17 journées à jouer, alors tout reste possible. Le problème, à ce niveau-là, est qu’il ne suffit pas de rajouter des individualités pour faire un collectif. Et pour enchaîner les victoires contre des équipes du haut du classement, il faudra un collectif indestructible. Les Biarrots avaient, dans les saisons passées, la capacité de s’appuyer sur une organisation forte, notamment dans le système défensif mis en place, et un pack qui étouffait ses adversaires. Mais les Basques ont perdu leur avance et ils se retrouvent, à ce niveau-là, à égalité avec leurs adversaires. Manquant de solutions à proposer par ailleurs, ils se retrouvent dépourvus pour faire basculer les rencontres. Le chantier est important. Il existe depuis plusieurs saisons, quasiment depuis le titre de 2006, et la qualité individuelle de certains joueurs vedettes a seulement permis de le masquer. La qualification Européenne est donc loin d’être assurée, elle passe par l’enchaînement d’une série de victoires et plus précisément par un enchaînement de victoires entre la 12ème et la 15ème journée : réceptions de Montpellier et Toulon, déplacements au Stade Français et à Agen. Si Biarritz sort invaincu de ces 4 rencontres, alors la 6ème place, et même mieux, peut être espéré. Avec au moins 2 défaites, la qualification Européenne ressemblerait à une douce utopie.
En ce qui concerne Montpellier, la problématique est un peu la même avec, en plus, l’obligation de confirmer après une année 1 où tout a réussi. Et, obligatoirement, c’est toujours plus compliqué. Là où les résultats étaient une évidence l’an dernier, les victoires vont devoir être allé chercher le couteau entre les dents. Le talent ne suffit plus, il faudra une détermination supérieure à celle de son adversaire. Et comme on a pu le voir ce week-end à Agen, celle-ci n’est pas encore suffisante pour espérer remonter au classement. Avec en plus, la HCup qui va grandement compliquer la tâche de Fabien Galthié, la saison s’annonce agitée jusqu’au bout pour une équipe qui aura du mal à accrocher à nouveau le wagon des 6. Les 5 prochaines journées seront déterminantes : déplacement à Lyon et Biarritz, réception de Toulouse et Racing-Métro avant de finir à Brive. Plus d’une défaite sur ces 5 matchs paraitrait rédhibitoire pour la course à l’Europe.
Les favoris sont toujours les mêmes :
Clermont et Toulouse se sont imposés comme les 2 mastodontes du Top14. Même sans leurs internationaux, ces clubs continuent à dominer le championnat. Leur seul véritable ennemi est l’enchaînement de 2 compétitions très exigeantes, le Top14 et la HCup. Mais avec la quantité de joueurs dans leurs effectifs et la qualité que les remplaçants ont montrée pendant ces 9 premières journées, ces 2 équipes ont les moyens de gérer au mieux 2 compétitions dans lesquelles ils font figure de favori.
Derrière, le Racing-Métro et Toulon ont connu un parcours plus difficile avec notamment des accidents à domicile contre Clermont. Ces 2 équipes ont encore du travail pour arriver à un jeu complet, capable de prendre le dessus sur n’importe quel adversaire, mais avec Pierre Berbizier et Bernard Laporte aux commandes, on peut être sûr qu’elles seront difficiles à manoeuvrer et efficaces pour se positionner dans le Top6, prêtes à disputer le titre.
Castres, Bayonne et Perpignan sont les 3 inconnues de la saison. D’un côté, Castres qui a démarré sur les chapeaux de roues avec une équipe où la charnière est à rebâtir, départ de Tillous-Borde et McIntyre, et où les points d’amélioration concernent la capacité de la ligne de trois-quart à tuer les matchs. Avec un pack qui est sacrément solide et des buteurs de 1er plan, les Castrais ont les armes pour rester dans les 6 premiers. C’est plus au moment des phases finales que les limites de l’équipe risquent à nouveau d’apparaître. Pour Bayonne, dont l’effectif s’est sacrément renforcé, Heymans, Tialata, Rokocoko, Chisolm, Lauaki et Phillips, la mayonnaise doit maintenant rapidement prendre. La victoire contre Perpignan était essentielle, mais il faut la confirmer. Avec le report du match contre Biarritz, il y a 3 semaines pour intégrer les nouveaux et réussir à repartir du bon pied pour enchaîner la réception de Lyon, un déplacement à Agen et la réception de Castres. 3 matchs qui donneront la tendance pour le reste de la saison. Pour le moment rien de trop grave, mais attention à la suite.
Perpignan ne sait sur quel pied danser ? Et ce n’est pas les productions de James Hook, à l’ouverture, en Coupe du Monde, qui ont de quoi rassurer. Néanmoins, avec le retour de Mermoz et Marty au centre, Mas et Guirado devant, plus l’arrivée du Gallois, les Catalans devraient retrouver une certaine sérénité et surtout cette équipe difficile à manoeuvrer et capable de l’emporter partout. Parions que, sans la HCup qui permettra de faire souffler les internationaux et de travailler sereinement, les Catalans vont redevenir un bel outsider de ce championnat.
Et Agen ? Après un départ tonitruant, est-ce que le club du Lot et Garonne va rentrer dans le rang ? On peut le penser, même si beaucoup vont laisser des plumes sur le stade d’Armandie, ( à commencer par Biarritz et Bayonne les prochains visiteurs ? ). En tout cas les Agenais sont en passe d’assurer leur maintien bien plus tôt que les saisons précédentes
PRONOSTIC : TOP 6 = Toulouse, Clermont, Castres, Racing-Métro, Toulon et Perpignan.
Etre excellent pour se maintenir :
Les 2 condamnés seront, quoi qu’il arrive, de belles équipes. Entre les promus, Lyon et Bègles qui sont solides et décomplexés, même à l’extérieur, Brive, qui monte en puissance, et le Stade Français dont la reconstruction risque d’être douloureuse, ainsi qu’un invité surprise, Biarritz ???, la lutte sera intense.
Pour les Brivistes, l’équation est simple. Ils doivent recevoir le Racing-Métro, Toulouse et Clermont dans les 4 prochaines journées. 3 victoires et c’est la HCup, 3 défaites et c’est à nouveau la spirale infernale. Autant dire qu’il ne faudra pas se manquer dès vendredi soir prochain contre les Parisiens. Pour Lyon et Bègles, on peut penser qu’au moins l’un des 2 descendra. Difficile de dire lequel. Les Lyonnais ont, au démarrage, laisser des points de bonus défensif en route, points décisifs s’il en est, mais ils ont appris vite et se sont déjà mis à niveau.Que ce soit pour l’un ou l’autre, les victoires à domicile ne suffiront pas, alors il faut jouer crânement sa chance un peu partout. Pour les Parisiens difficile d’imaginer une équipe avec une 2ème ligne Papé – Palmer, des joueurs comme Parisse, Dupuy ou Contempomi jouer le maintien. Et pourtant. Même si le pack semble mieux équilibré cette année, la route vers le maintien sera longue pour des Parisiens qui se cherchent un futur.
PRONOSTIC : DESCENTE = Bègles et Brive.
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