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Vite écrire et repartir
Ne laisser aucune place aux soupirs
Ne rien oublier
Tenir les comptes
Eviter les coups de téléphones intempestifs
Montrer sourire malgré tout
Eriger colonne vertébrale en mât de Cocagne
S’y cramponner coûte que coûte
Même si tout chancelle
Même si l’eau entre par les pores ouvertes
La bonde béante d’une vie suspendue
En pointillé la vie
Morcelée dans le dos douloureux
Dans les rêves interrompus
Pour haleter d’un dernier soupir
Ne pas faiblir ne rien laisser au hasard
Prévoir ce qu’il en sera de demain
Pour que nul ne s’immisce dans vie déjà chaotique
Prier pour que nuées ne viennent point
Que ciel bleu ne nous accable pas trop
Que pluie ou soleil répondent à nos désirs
Dans une pulsion d’amour en fusion
Dans une effusion de jour glauque
Et de pensées mal famées
Fanés les rêves les jeter au compost
Puis attendre je ne sais quel signe du ciel qui s’en fout
Surtout ne pas montrer qu’on plie
Ne pas donner le moindre signe de fatigue
Rester de marbre dans l’agression visuelle et sonore
Montrer visage serein dans la tempête déchaînée
Ne pas faire trop de geste
Ne pas faire sonner les chaînes aux pieds
Ne pas tirer trop fort sur le boulet
Et casser les cailloux aux Cayenne de vies
A trépas intimer l’ordre d’attendre
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Manosque, 20 septembre 2011
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