Nicolae Ceausescu, fusillé au peloton d'exécution le 25 décembre 1989 à 71 ans, Saddam Hussein, pendu le 30 décembre 2006 à 69 ans, Oussama ben Laden, abattu le 2 mai 2011 à 54 ans et Mouammar Kadhafi, abattu le 20 octobre 2011 à 69 ans.
Tous ces noms vous disent certainement quelque chose. Des dictateurs qui ont marqué leur passage sur Terre dans le sang et la souffrance. Tous les républicains et amoureux de la liberté sont évidemment heureux de la disparition de ce genre de personnes. Pourtant, ces évènements ont fait ressurgir en nous de bas instincts plus ou moins endormis.
Tels nos ancêtres révolutionnaires, nous ne détournons pas la tête devant des tragédies médiatisés. Nous sommes finalement avides de sensationnel et d'images chocs. Qui n'a pas cherché à regarder les images ou les vidéos des exécutions ? Le couple Ceausescu attachés sur le poteau face à un peloton d'exécution qui met fin à un régime politique inacceptable, quelques minutes après un procès expéditif. Saddam Hussein pendu haut et cours devant les vidéastes amateurs dont les séquences se sont retrouvées sur Internet. Mouammar Kadhafi couvert de sang et à l'agonie devant les téléphones portables présents ce jour-là.
Qui n'a pas essayé de voir et de constater par lui-même que le monstre était bien mort ? Ce besoin de voir peut s'interpréter de différentes personnes. Il faut voir cela comme une thérapie. D'abord, il y a ceux qui veulent être rassurés de voir que le bien triomphe sur le mal. Ensuite, il y a ceux qui manquent de confiance dans les média et les informations qui circulent pour lesquels une image est plus forte qu'une information qui défile en bas de l'écran. Puis, il y a les curieux et les voyeurs, qui ont toujours besoin de leur dose de violences et d'images insoutenables car, ça les rassure au fond qu'ils sont une bonne personne.
Vous imaginez alors la frustration pour Ben Laden ! Les seules images que l'on nous a servi en boucle sont celles d'un monsieur aux traits vieillissants qui regarde la télévision. Mais pas de sang, pas de corps, rien. Seule la promesse que le terroriste est bien mort et jeté quelque part en plein océan, pour le plus grand plaisir des requins et des mérous.
La peine de mort abolie, voilà que nous n'avons plus l'occasion de voir la mort en face. L'être humain est ainsi fait. La mort fascine, la mort intrigue. J'en veux pour preuve le succès des séries policières qui nous servent des cadavres bien frais ou des squelettes poussiéreux. J'en veux pour preuve le succès des documentaires sur les horreurs passées dans les périodes sombres de notre histoire. Que dire du succès des expositions dans les musées, comme la connu celle qui exposait la guillotine à Paris il y a un an ou deux.
Ne voyez pas la une remise en cause de quoi que ce soit. Mon propos n'a pour but que de mettre la lumière sur nos comportements d'êtres civilisés et républicains. Un bon article pour la Toussaint...