Suite et fin d’un polar glauque et efficace !
Le lecteur a donc droit à la suite de ce road-movie situé Down Under, mettant en scène l’amour impossible entre un aborigène et une blanche. On avait abandonné ce couple mixte en bien mauvaise posture, pourchassé par les sbires du paternel xénophobe de la belle dans un environnement particulièrement hostile où les hommes se font justice eux-mêmes. Et ce deuxième volet ne démarre pas sous de meilleurs auspices, avec des auteurs bien décidés à ne rien épargner à leurs personnages. Si la fuite d’Angie emmène le récit bien loin de Perdition, le scénariste revient régulièrement sur la situation tendue qui règne dans cette ferme à crocodiles surplombée d’un ciel de plus en plus menaçant, pour terminer son histoire là où elle avait débutée : au milieu des crocodiles.
La suite de cette traque sans merci continue donc de distiller son lot d’abominations et d’horreurs et ne réserve que peu de place à l’espoir. Derrière une couverture qui préfigure le contenu de ce thriller jubilatoirement noir, Vanders livre des visages hargneux, dont la dureté fait autant froid dans le dos que la bêtise et la cruauté qu’ils dissimulent. Les paysages boueux, le bestiaire sanglant et le ciel orageux contribuent à installer une atmosphère pesante, parfaitement en accord avec l’ambiance glauque et malsaine imprégnée par le scénario. Enchaînant des cases peu bavarde, il accélère le rythme de cette fin de diptyque jusqu’à cette note finale qui ponctue en silence ce polar efficace et sombre à souhait.
Retrouvez cet album dans mon Top de l’année !