Les Rats tenaient conseil, et ils délibéraient sur ce qu’ils avaient à faire pour se garantir de la griffe du Chat, qui avait déjà croqué plus des deux tiers de leur peuple.
Comme chacun opinait à son tour, un des plus habiles se leva.
Je serais d’avis, dit-il d’un ton grave, qu’on attachât quelque grelot au cou de cette méchante bête. Elle ne pourra venir à nous sans que le grelot nous avertisse d’assez loin de son approche ; et comme en ce cas nous aurons tout le temps de fuir, vous concevez bien qu’il nous sera fort aisé de nous mettre, par ce moyen, à couvert de toute surprise de sa part.
Et toute l’assemblée applaudit aussitôt à la bonté de l’expédient.
La difficulté fut de trouver un Rat qui voulût se hasarder à attacher le grelot :
chacun s’en défendit ; l’un avait la patte blessée, l’autre la vue courte. Je ne suis pas assez fort, disait l’un. Je ne sais pas bien comment m’y prendre, disait l’autre.
Tous alléguèrent diverses excuses, et si bonnes, qu’on se sépara sans rien conclure.
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