A la biennale de théâtre à Venise (10-16 octobre 2011) je n'ai pas pu voir cette oeuvre de R Castellucci , c'était complet .. Comme j'ai apprécié la conférence de presse de ce créateur, elle m'a donné l'envie de voir le spectacle.
Ce dimanche 30 octobre , dernière au théâtre de la Ville , je n'en ai vu que 50 minutes.A Venise la durée était de 1h30 . Les événements inqualifiables ont fait que la durée a été réduite ; je pense que cela retire beaucoup de l'intensité de la pièce . Et puis on en a tellement parlé que ce que j'ai vu me semble peu , cela n'explique pas les actions des intégristes catholiques ...
Donc , en toile de fond, la reproduction d'une peinture d'Antonello da Messina, le visage du fils de Dieu ... Je connais cette peinture , j'admire beaucoup ce peintre. Romeo Castellucci a été fasciné par le regard du Christ ...Le regard est le thème qu'il a choisi pour la fin de la biennale à Venise avec un "essai" de 30 à 40 mn sur le reagard du spectateur mais auusi celui du comédien (dans la série des péchés capitaux , un "essai" pour chacun des 7 metteurs en scène invités ).. Le spectacle vu cet après-midi est très beau plastiquement : élégance de l'appartement qui sert de décor, la peinture d'Antonello da Messina avec ses yeux qui nous regardent. Les deux acteurs sont bons , le père et le fils , pour lepère , l'humiliation de la décrépitude du corps , il ne contrôle plus la perte des excréments pour le fils , l'amour pour son père. Cela a été l'essentiel de la pièce que j'ai vue; je pense que la partie spirituelle a été un peu tronquée... C'est très émouvant quand le fils ,exaspéré par l'incontinence de son père et donc le travail que cela lui donne , se tourne vers le Christ et va se plaquer sur son visage("pourquoi m'as-tu abandonné?").... Puis ce sera peu à peu l'effacement , avec taches d'encre noire, du visage du fils de Dieu....
Je pense que Castellucci est un Grand du théâtre contemporain . Dans sa conférence de presse à Venise , il a dévoilé une belle personnalité , d'une grande modestie ,avec une culture très étendue.