La primaire républicaine américaine devient de plus en plus bizarre et intéressante !

Publié le 30 octobre 2011 par Jclauded
Le parti républicain américain est engagé dans une course pour la nomination de son candidat présidentiel contre le président Barack Obama en 2012.

À ce jour, aucun candidat n’est capable de réunir autour de son nom plus de 25% d’appuis dans les sondages. Celui qui est en tête change régulièrement. Il semble que les électeurs républicains n’aiment aucun de leurs candidats et voltigent d’un à l’autre, comme des papillons.
Ils sont actuellement neuf qui cherchent à devenir président. Ce sont : Mitt Romney, Herman Cain, Ron Paul, Michele Bauchman, Rick Perry, John Hutsman, Newt Gingrich, Rick Santorum, Gary Johnson.
Au début, Mitt Romney était le favori. Puis, Michele Bauchman, l’espoir des teapartyers, a été projetée en tête. Ensuite, Rick Perry, gouverneur du Texas, mena la course dès qu’il joignit les rangs. Et depuis quelques jours, à la surprise générale, c’est l’homme d’affaires noir Herman Cain qui est le premier choix. Quant aux autres candidats, Ron Paul, Newt Gingrich, John Hutsman, Rick Santorum et Gary Johnson, ils trainent loin en arrière depuis le début.
Qui gagnera ce leadership ? J’ai toujours pensé que Mitt Romney devrait être choisi. Il a été gouverneur du Massachussetts. En 2002, il a agi comme président du comité organisateur des JO d’hiver du Utah et en a fait un grand succès. C’est aussi un homme d’affaires qui a très bien réussi. Il a ce qu’il faut pour devenir un bon président et a démontré dans le passé qu’il sait faire la part des choses et rallier démocrates et républicains aux causes qu’il proposait. Mais il n’a pas encore gagné et son avenir devient de plus en plus incertain car la frange droite de la droite du parti républicain - teapartyers, conservateurs sociaux, extrémistes, évangélistes chrétiens, ect..- n’en veut absolument pas.
Herman Cain a un passé d’affaires remarquable et un discours impressionnant. Il est captivant, engageant, agréable et habile. Il propose des politiques originales mais simplistes, qu’il explique clairement et sait rendre faciles à comprendre pour le commun des mortels. Il plait à la frange droite et aux gens de 35-54 ans. Il n’a pas de profondeur intellectuelle ni d’expérience politique. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est surprenant d’apprendre que dans l’État d’Iowa, où aura lieu le premier caucus des primaires républicaines, 23% des électeurs le choisissent pour faire face à Obama alors que 22% optent pour Romney. Paul a 12%, Bauchman 8%, Perry et Gingrich 7 % chacun et Santorum 5%. Dans le passé, les résultats de l’Iowa ont toujours eu une influence capitale sur l’allure des primaires dans les autres États. Mais rien n’est définitif puisque cette première primaire se tiendra dans 10 semaines.
Depuis qu’elle été lancée, cette primaire est le théâtre de revirements spectaculaires. Et ce n’est pas fini.
Selon certains observateurs politiques américains, il y a un candidat qui peut créer « la vraie surprise », à la fin de la longue course qui se développe. C’est Newt Gingrich. Il est un politicien chevronné qui connait tous les aspects de la politique américaine. Il a été orateur de la Chambre des représentants du temps du président Clinton, et était ainsi celui qui avait le plus de pouvoir dans le gouvernement américain après le président. Il faut savoir que si la Chambre dit NON, comme c’est le cas aujourd’hui pour chacune des propositions que présente le président Obama, rien n’est approuvé. Gingrich a été élu à ce poste, après avoir organisé brillamment l’élection qui avait donné une majorité républicaine à la Chambre. Il était alors un héros politique. Par la suite, intelligent et pragmatique, il avait su travailler avec Clinton pour faire adopter des lois importantes pour le peuple américain. Puis, avec le temps, on lui a reproché une certaine arrogance, il a été vaincu et a perdu son pouvoir.
Dès qu’il s’est lancé dans la présente campagne républicaine, Gingrich a subi les foudres des électeurs républicains. Ses divorces passés et ses extravagances dépensières lui ont été reprochés. De plus, il a été qualifié d’homme du passé qui se présentait par intérêt personnel puisqu’il venait de publier un nouveau livre et voulait le vendre. En somme, tous ces reproches l’ont balayé vers la queue du peloton et à un moment donné, il ne recevait que 4% d’appuis des républicains. Face à ces désastreux résultats, ses travailleurs l’ont quitté, ses financiers électoraux ont fermé le robinet et la pression pour démissionner est devenue si grande sur Gingrich qu’il aurait dû le faire car il n’avait, selon les évidences qui s’accumulaient, aucune possibilité de gagner la primaire. Mais Gingrich, n’est pas du genre à lâcher et il persiste. Il sait qu’il est celui qui connaît le mieux tous les dossiers politiques de son pays et qu’il peut défendre ses positions mieux que quiconque.
Dans les huit débats tenus à ce jour, il est celui qui ressort comme le plus fort intellectuellement. Comme a dit Rush Limbaugh, le célèbre radioman américain « il est le seul qui avait l’air d’un adulte dans le dernier débat ». D’autres affirment « Gingrich est brillant et est le seul capable de tenir tête à Obama ».
De plus, les arguments de Gingrich touchent positivement la frange droite du parti. Plusieurs électeurs, qui l’avaient classé comme un « has been », commencent maintenant à le voir sous un nouvel angle. Les sondages changent, puisqu’au point de vue national, on l’a vu partir de 4% à 6% à 8% pour se retrouver maintenant à 11%. Ces sondages encouragent les financiers et dans le dernier mois, l’argent est revenu partiellement; il peut dorénavant mettre sur pied des équipes de travail dans les États où se tiendront les premières primaires. Petit à petit, Gingrich refait son nid.
Pour plusieurs électeurs, il devient le deuxième choix. C’est d’ailleurs le but qu’il veut atteindre car le parti républicain a décidé que le partage des délégués des États au congrès sera proportionnel pour chaque candidat au pourcentage de votes qu’il aura obtenu dans la primaire de l’État. Ceci est contraire au passé alors que le vainqueur d’un État remportait tous les délégués.
Gingrich espère qu’au congrès, la course soit devenue un match Romney-Gingrich. Il espère que les débats directs qu’il aura alors avec Romney lui permettront de persuader l’ensemble des délégués républicains qu’il est leur homme pour les ramener à la Maison Blanche.
Les probabilités que l’ambition de Gingrich se réalise sont minces. Mais aujourd’hui, avec l’impression que crée l’intensité des médias dans la vie de chacun, tout peut arriver et il est bien placé pour réussir.
Une chose est certaine, la campagne au leadership du parti républicain des USA devient de plus en plus intéressante et mérite d’être bien suivie.

Claude Dupras