Genre: horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
année: 1999
durée: 1h20
l'histoire: En octobre 1994, trois jeunes étudiants disparaissent en randonnée dans la forêt de Black Hill au cours d'un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouvé le film de leur enquête.
La critique d'Alice In Oliver:
Il est amusant de voir à quel point Le Projet Blair Witch, réalisé par le duo Daniel Myrick/Eduardo Sanchez en 1999, a marqué les esprits.
A tel point que son concept continue d'influencer de nombreuses péloches horrifiques fauchées, notamment Paranormal Activity et sa suite.
En un sens, Le Projet Blair Witch est un film novateur puisqu'il sera le premier à surfer sur la vague internet.
Avec Le Projet Blair Witch, le buzz est né. Désormais, il est possible de faire connaître une petite production horrifique via internet.
Pour cela, rien de plus simple. Les deux réalisateurs, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez ont une idée de génie.
Ils signent donc un documenteur, leur film retraçant la disparition mystérieuse de trois étudiants au cinéma, un peu trop curieux, dans la forêt de Black Hill. Coup de bol, un an après, on a retrouvé la vidéo de leur périple.
Bien évidemment, il s'agit d'un documentaire fictif. Mais tout le monde se laissera prendre au piège. Le mythe du Projet Blair Witch est né.
Le film remportera un immense succès au box office, et ce, pour un minimum de budget. Mais il sera détrôné bien des années plus tard par Paranormal Activity, qui utilise peu ou prou le même concept.
En vérité, Le Projet Blair Witch n'a rien inventé puisque Cannibal Holocaust, réalisé par Ruggero Deodato en 1978, utilisait déjà le concept du faux documentaire, à travers le périple de quelques journalistes dans une jungle infestée de cannibales. Toutefois, Le Projet Blair Witch peut se targuer d'appartenir aux classiques de l'épouvante. Pour cela, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez jouent la carte de la suggestion. Ici, il n'est pas question de montrer ce qui se passe mais de situer l'action du point de vue du camescope, laissant ainsi le soin au spectateur d'imaginer ce qui se passe dans la forêt entourée de mystères.
Le Projet Blair Witch est donc un film intelligent puisqu'il ne cesse de jouer avec nos peurs les plus profondes et les plus archaïques: la peur de l'isolement, l'abandon, les bruits provenant de nulle part, une forêt immense et labyrinthique, le mythe de la sorcellerie et la présence éventuelle de créatures surgies des ténèbres. Tous ces différents aspects sont alimentés par une fin qui place le spectateur comme témoin d'événements étranges se déroulant dans une sorte de cabane abandonnée. Libre au spectateur d'interpréter à sa façon la conclusion déroutante de cette production horrifique.
Bien sûr, le film ne délivre aucune réponse sur les questions qui entourent la forêt de Black Hill. Ensuite, Le Projet Blair Witch peut s'appuyer sur d'excellents acteurs, méconnus au passage (ce qui renforce l'impression de documentaire réel), mais totalement investis dans leurs personnages.
Enfin, les deux cinéastes prennent le temps de planter le décor. Aussi faudra-t-il prendre son mal en patience avant de voir quelque chose se produire. C'est probablement le plus gros défaut du film.
Personnellement, je ne suis pas un grand fan du Projet Blair Witch. Pour moi, ça reste une petite production assez surestimée, mais indéniablement un film culte, qui possède de nombreuses qualités.
Note: 14/20