INDIGNATION ou...

Par Laporteplume
« Réjouissons-nous ! »
La France est maintenant à la remorque de l’Allemagne. Et, ensemble, France et Allemagne (avec les autres pays européens con-vaincus de la perfection du système ultra-libéral) sont à la remorque de… la Chine !
« Réjouissons-nous ! » clament nos dirigeants, qu’accompagnent le chœur des vierges ( !?!) de leur cour parle-ment-taire. « Nous avons sauvé l’euro, l’Europe, et le monde ! » Pas moins !
Ils ont surtout sauvé les banquiers, les pétroliers, les patrons délocalisateurs, et les bandits de grand chemin qui rançonnent le peuple à longueur de décision, ceux qui envisagent sans rougir de hausser le taux de la TVA, de sortir les chômeurs des logements sociaux, d’augmenter les cotisations de mutuelle, de punir les malades d’être… malades, de « dérembourser » les médicaments, de fermer les écoles, de vendre les prisons à un grand entrepreneur privé ami, les autoroutes et La Poste à d’autres (tout aussi amis)…
Ils ont surtout sauvé le record d’Europe du nombre de millionnaires détenu par la France, les actionnaires pleins aux as de Total qui vient de pulvériser le montant de ses bénéfices en même temps que de relever encore le prix du carburant (et qui ne paie toujours pas d’impôts en France !), les niches où se cachent des chiens hargneux défiscalisés, les rémunérations des hauts personnages de l’Etat (élus ou cooptés) qui préfèrent plonger les mains dans les poches des pauvres parce qu’ils sont plus nombreux, que dans celles des riches qu’ils prétendent trop rares (et qui pourraient partir à l’étranger si on leur demandait de se comporter, pour une fois, en citoyens dignes) !
« Réjouissons-nous ! »
Ils ont sauvé… leur monde !
Que les humbles crèvent n’est pas leur problème ! C’est leur seule survie qui les préoccupe et, pour elle, celle de leur système !
A quelques députés qui proposaient timidement de se montrer solidaires du peuple souffrant en réduisant sym-bo-li-que-ment leurs avantages financiers et en nature, les autres (y compris sénateurs) ont, d’une seule voix, fait aussitôt savoir que la mesure serait inutile, qu’elle ne rapporterait que des cacahuètes au Trésor ! Et tous, ceints de leur écharpe tricolore, de rester assis sur leurs lingots, tandis que le nombre de chômeurs, mal soignés, mal logés, mal éduqués, mal jugés, mal nourris… explose. Au PARLE-MENT, se TAIRE serait de mise, en ces heures de vraie tragédie !
Ils ont tout perdu, mais ils veulent nous faire croire qu’ils ont tout gagné !
Nous prendraient-ils tous pour des imbéciles ?
Aujourd’hui, le monde est sauvé, paraît-il.
Mais demain ?
Ma conscience citoyenne, celle reçue de mes parents ouvriers, de mes maîtresses et maîtres d’école (au temps où l’école républicaine existait encore), et de l’exemple de quelques responsables politiques respectueux du peuple de notre pays (j’en ai connu ! C’était voilà… bien longtemps !) me dit, maintenant, que :
Il est trop tard pour s’indigner !
Il est urgent de s’insurger !

Salut et Fraternité.
Image Adler Jules La grève au Creusot Musée des Beaux-Arts de Pau photo GL