Toi nu(e)
Dans les brasiers de lune
Dans les escarpements métallifères
Main ambrée
Vice
Dévalisant mes viscères
*
Je dois te dire
Tout l’or du monde
Les mines vertueuses les nécessités
Les sacrilèges à vous convaincre
La dimension des visages
Et l’âge des ivresses
La plupart n’y connaissent rien
Les oranges de Chine
Avec des yeux d’aveugle
L’atmosphère oblique
Par curiosité
« Fillette, dit-il, fillette »
Les divisions tournent peu à peu
Notre forêt approche
C’est un marc d’alambic
Et nous sommes là tous les deux
*
Tu sais
Les jours se lèvent et les saisons
Je t’aime au levant je t’entoure
Ni les couteaux des sacrificateurs
Ni les haches des bûcherons
Ni même les meilleures raisons
Bour bâtir une solitude
Les jours se lèvent et les saisons
Une lignée de valeureux guerriers
L’espoir noué autour de la taille
Versent les prémices
D’un véritable commencement
Tu sais
L’heure est venue
Sans date
Sans planisphère
De fouler les pierres du voyage
De traverser les métropoles
*
Et
nous écorcherons nos paumes aux rocs et aux corps
nous briserons nos membres à l’assaut du métal
nous calcinerons nos rétines en écarquillant les mystères de la nuit
In Toi nu(e) / Dans le linceul étoilé du monde,
Le Chasseur Abstrait, 2010.