Voyager sans se fixer de destination... c'est un fantasme qui me semble inaccessible. A la fois ça me fait rêver... Idéal de relâchement total, fantasme de la plume qui se laisse porter par le vent, légère et soumise à un quelconque destin... et en même temps, ça ne me fait pas envie. Je ne suis pas en train de vous dire que je n'envisage pas les vacances en dehors du pré carré d'un club. Je n'y mets d'ailleurs jamais les pieds, mais juste que je ne suis pas non plus prête à aller n'importe où, avec n'importe qui.
Voyager sans se fixer de destination... C'est un peu comme vivre sans se fixer de but... J'aimerais bien être capable de me donner la possibilité de cette parenthèse parfois. Un moment hors de moi. ça donne le vertige non ? C'est grisant comme l'appel du vide, c'est séduisant comme un petit mensonge, c'est tentant comme la fuite, mais c'est éphémère comme une bulle de savon... et le cheval sauvage et indomptable de ma nature revient au galop !
J'ai besoin de savoir où je vais, quitte à changer d'avis et de chemins plusieurs fois. Je me trompe souvent, mais je préfère ça au sentiment de flottaison. Pour moi le bonheur c'est d'avancer sur ce chemin, ou au moins d'en avoir l'illusion.
Atteindre la destination, c'est presque un détail. Après on passe au niveau supérieur, à un autre rêve à atteindre, et ainsi de suite jusqu'à épuisement... Mais le chemin... C'est le chemin sur lequel j'avance qui compte.