On se souvient du rôle déterminant joué par Émile Zola à faire basculer l'opinion et permettre à la justice d'être rendue.
Ce qu'on sait moins, c'est qu'Alexandrine, l'épouse de l'écrivain et journaliste, poussait son mari à prendre cause pour laver cette tache de boue à la veille de l'Exposition universelle.
Xavier Jaillard a travaillé l'écriture de la pièce avec Bérengère Dautun (avec qui il codirige le Petit Hébertot) pour porter à la scène le combat qu'ils ont engagé cote à cote, contre l'intolérance et qu'ils ont en quelque sorte à la fois gagné et perdu.
La mise en scène instaure un eu d'introspections et de réponses qui fait oublier les monologues au profit d'un dialogue entre les deux acteurs.
Bérengère est cette femme admirable, longtemps dans l'ombre, qui puise sans désemparer ses arguments dans les grands textes fondateurs sur la tolérance pris dans la littérature française : Montaigne, Montesquieu, Voltaire et Olympe de Gouges.
La pièce commence alors qu'il part va au journal dicter son manifeste pour défendre le capitaine Dreyfus tandis qu'Alexandrine, restée chez eux, découvre le brouillon. Elle commente, encourage, suggère ...
La raison d'impossibilité n'a pas de valeur à nos yeux car elle n'a pas de légitimité disait Victor Schoelcher.
Le prétexte de la raison d'État qui n'a pas empêché Olympe de Gouges d'être guillotinée n'est pas davantage recevable.
La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. Zola accuse d'une protestation enflammée qui est le cri de son âme.
J'accuse !, au théâtre du Petit Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles 75017 Paris
Adaptation Xavier Jaillard et Bérengère Dautun
Avec Bérengère Dautun, Sociétaire de La Comédie Française, et Yvan Varco
Depuis le 20 octobre, du mardi au samedi à 19 heures 30, le dimanche à 17 heures