Eus, dans les Pyrénées-Orientales, est un village absolument charmant mais le problème, c'est qu'il est à l'image de tous les villages de France : ses alentours sont infréquentables pendant la saison de chasse. Il y a de la racaille des talus partout et en plus, compte-tenu de la moyenne d'âge des effectifs des viandards, elle a tendance à sucrer les fraises. Un mauvais coup est donc vite arrivé.
Tant que ça reste confiné au périmètre de la milice des campagnes, ça reste jouable et c'est même plaisant mais ce n'est pas assuré.
Les mauvaises langues disent qu'une consommation excessive de boissons fermentées serait à l'origine de toutes ces maladresses et bavures. C'est possible, mais je te signale que dans tous les sports, on trouve également des cas de dopage. La chasse est un sport comme un autre, avec ses tricheurs qui sirotent sec pour se donner du courage et montrer qui a la plus grosse.
Tu vois un chasseur descendre 50 cl de thé à l'orange toi ? Et becqueter, pendant les pauses (c'est un sport très exigeant physiquement donc il y a pas mal de pauses) des gaufrettes à la framboise ?
Pourquoi ai-je parlé d'Eus au fait ? Ah oui, samedi 22 octobre, un petit camarade de jeu a aimablement truffé de plombs la cuisse de son pote (66 balais). S'il avait visé un poil plus haut, c'est à dire son cul, on aurait pu dire, au sens propre du mot, et sans exagérer, que la victime avait pété les plombs.
En tout cas, elle a eu droit à un voyage gratos en hélico, direction l'hosto de Perpignan. Le personnel hospitalier lui a aussitôt donné ce délicat surnom : l'homme de fer.