La France a découvert hier les résultats de la Cérémonie des Oscars : nos compatriotes étaient à l'honneur cette année ! Mais connaissez-vous Philippe Pollet-Villard, le lauréat de l'Oscar du meilleur court-métrage ?
J'ai littéralement bondi en lisant la dépêche ! Il faut vous dire que Philippe Pollet-Villard est un homme à plusieurs facettes ... Scénariste et réalisateur de documentaires et de publicités, il est donc passé à la fiction avec ce court-métrage primé (qui a aussi obtenu un César ...), promettant de revenir pour un long. Dans la fiction, il est également entré en littérature avec aujourd'hui deux romans à son actif.
Je peux vous dire que son premier roman, L'homme qui marchait avec une balle dans la tête m'avait alors vraiment marqué : si je me souviens bien, c'était le roman de la rentrée littéraire 2006 qui m'avait le plus touché. Il faut dire que, bien que Philippe Pollet-Villard soit déjà depuis longtemps familiarisé avec l'écriture de par son métier de scénariste, la maturité littéraire de ce premier roman m'avait impressionnée !
Cette histoire lui a été inspirée par sa rencontre avec un homme étonnant : un ancien gangster (avec une balle dans la tête) ! Il a choisi d'en faire un roman ...
On suit donc Jean-Pierre, de l'enfance à la maturité, au gré de ses amitiés, de ses amours, de ses casses et ses cavales. Des déambulations nimbées de l'ambiance très particulière des réflexions d'un homme qui cherche un sens à sa vie. La vie extraordinaire d'un homme ordinaire, surtout faite de rencontres : son ami d'enfance qui deviendra commissaire (son meilleur ennemi ...), les frères manouches rencontrés en prison, les femmes qui ont compté ... Et il est incroyable de voir combien ces individus sont tous extraordinairement attachants, parfois loufoques mais jamais pathétiques. Et tout cela grâce à la grande subtilité de l'écriture de Philippe Pollet-Villard.
Que son talent de conteur soit reconnu dans le monde de l'image contribuera, je l'éspère, à le faire connaître dans le monde de la littérature. D'autant qu'est paru en janvier son deuxième roman au titre très poétique La fabrique des souvenirs, sur lequel je lorgne depuis. Et il va sans dire que je vais m'empresser de découvrir ce fameux court-métrage (également primé aux Césars)...
Philippe Pollet-Villard L'homme qui marchait avec une balle dans la tête
* Flammarion 2006, ISBN-13: 978-2080690395, Prix éditeur: 19,00 €
* J'ai Lu 2008, ISBN-13: 978-2290003282, Prix éditeur: 6,70 €
Un extrait :
Petit à petit, c'est devenu clair pour tout le monde, y compris pour mon père, que j'étais devenu un gangster. Avec Bruno et Gros Marc nous vivions ainsi, dans la superficie des comptoirs en évitant toujours l'obscurité des coffres. Nous étions au sens propre du mot des saltimbanques, parce qu'en italien, salto in banco c'est l'art de sauter sur un banc, et qu'en Italie, un même mot désigne depuis toujours un banc et un comptoir. Nous étions donc des saltimbanques, très sûrs de notre numéro, et nous ne faisions pas la quête.