L’art contemporain en 2011 : quelle foire !

Par Paulettedemymuseum @mymuseum

Le week-end dernier a eu lieu la FIAC. La Fiac c’est la foire internationale de l’art contemporain et c’est LE grand évènement annuel parisien pour les amoureux de l’art et les collectionneurs. Hélas, je n’ai pas pu y aller mais mon ami Philippe Le Squéren, lui, s’y est rendu ! Philippe est plasticien, galeriste et ingénieur (n’en jetez plus !) et de son oeil avisé, il m’a livré sa vision de la Fiac 2011.

Paulette : Philippe, peux-tu nous dire ce que représente pour toi cette manifestation ?

Philippe : Depuis 15 ans, je ne manque jamais de faire un tour à la FIAC. C’est devenu un rituel et un plaisir. C’est pour moi c’est l’occasion de faire le tour des galeries françaises et internationales et de prendre la tendance du « petit monde parisien de l’art contemporain ».

Il y a quelques années, on a vu une explosion du marché chinois, l’engouement de la photo avec les nouvelles technologies, ou encore la vidéo presque complètement absente aujourd’hui.

On y voit des artistes surgir puis devenir discrets, comme Ronan Barrot. Ou encore, certains évoluer et devenir de grandes stars comme Miquel Barcelo. C’est un peu la foire !

Pour ce qui est des prix, c’est de la folie ! Pour l’anecdote, j’ai voulu acheter une toile cette année encore : 200 000 euros !

Paulette : Quelles sont les tendances que tu as pu observer et as-tu eu des coups de coeurs ?

Philippe : Moins de chinois et moins de photos sans doute.

Pour autant, j’ai beaucoup aimé la galerie ShangART (chinoise) et et les artistes Zhou Tiehai ou Yu Youhan, même si ce ne sont pas de tout jeunes artistes.

La Cour carrée du Louvre n’est plus investie. Je trouve cela dommage car les jeunes galeries qui y étaient présentes étaient très dynamiques. Elles se retrouvent maintenant dans les coursives à l’étage du Grand Palais ce qui en fait des galeries de seconde zone. En revanche les installations sont très visibles dans Paris et cela permet d’aller vers le public qui ne peut pas dépenser 32 euros pour cette foire. C’est une démarche intéressante car l’art doit aussi aller vers le public.

Paulette : Tu es toi même galeriste. Comment choisis-tu les artistes dont tu défends le travail ?

Philippe : Avec Galerie73 nous avons fait le choix de limiter le nombre d’artistes que nous défendons.

Le choix se fait en plusieurs temps : ils déposent un dossier, nous sélectionnons certains d’entres eux, nous les rencontrons dans leur atelier et si nous ressentons quelque chose pour leur travail et pour leur personnalité, nous les accueillons.

Paulette : Peux-tu aussi nous parler de ton travail de plasticien au sein du collectif 6bis ?

Philippe : Le collectif d’artistes du 6bis est un groupe d’une dizaine d’artistes qui a la particularité de partager des ateliers à Vitry-sur-Seine. Ces ateliers de grandes dimensions nous donnent l’occasion de nous engager sur des projets d’envergure depuis plusieurs années. Nous sommes plasticiens, photographes, vidéastes, peintres, sculpteurs, etc.

Je crois personnellement que la création collective est d’une grande subtilité et d’une grande puissance. Nous sommes parvenus à réaliser des projets dans des temps record et avec une dimension non imaginable pour un artiste seul.

Paulette : Quels sont vos projets actuels ?

Philippe : Nous avons été tout récemment retenus par la mairie pour la réalisation d’une œuvre monumentale dans un parc près de la place du marché de Vitry. Elle sera installée au printemps 2012.

Paulette : Beaucoup de gens sont réfractaires à l’art contemporain, que pourrais-tu leur dire pour les convaincre de s’y intéresser ?

Philippe : Pas facile, mais j’essaierais de leur faire prendre conscience de leurs préjugés qui les empêchent de regarder et de pénétrer dans l’œuvre pour vivre un instant imprévu.

Il faut être réceptif et ne pas se présenter devant une œuvre en pensant « on se fout de moi » ; «  ma fille de 4 ans peut faire pareil » , «  et ça vaut ce prix là ?».

Hier soir j’entendais Brassens qui disait que son but était de donner l’impression que ses chansons pouvaient être faites par n’importe qui. Il faut aborder une œuvre contemporaine comme on écoute une chanson : avec simplicité, en se laissant embarquer….. ou pas.

Surtout ne pas chercher à comprendre un message très compliqué. Il faut ressentir avec son ventre et après, laisser sa tête fonctionner.

Pour en savoir plus sur la Galerie de Philippe Le Squéren :

http://www.galerie73.fr/