Test d’Anno 1503 : Le Nouveau Monde (PC)

Publié le 29 octobre 2011 par Meidievil @gamerslive

Anno 1503 est la suite du désormais célèbre Anno 1602, subtil mélange de stratégie en temps réel et de gestion, sorti fin 98. Tout comme ce dernier, Anno 1503, développé par les allemands de Sunflowers, est abonné à la première place des charts outre-Rhin depuis sa sortie. Gageons qu’ailleurs, 1503 connaisse le même succès.

En peaufinage intensif depuis près de 4 ans, autant dire que l’avorton de Sunflowers était attendu au tournant et se devait d’être à la hauteur de la complexité (dans le bon sens du terme) et de la richesse que pouvait offrir son prédécesseur, celui-ci s’étant tout de même vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires à travers le monde, mazette.

Aucun changement dans le concept original, il s’agira toujours de vous faire goûter aux joies de la colonisation. En l’an de grâce 1503, loin d’une Europe en proie aux persécutions et aux guerres, des jeunes hommes fougueux avides d’aventure, tel que vous, embarquent pour un voyage qui les mènera à une archipel d’îles, pour y fonder de nouvelles sociétés. Une partie d’Anno 1503 commencera donc toujours par le même rituel. On se retrouve en pleine mer avec une poignée d’hommes et de pièces d’or, quelques vivres et matériaux de construction et un fringant vaisseau. C’est là que débute votre tâche : trouver une île fertile et y fonder votre première ville.

Première chose à faire et point de départ de toutes nouvelles colonies : l’entrepôt. Celui-ci construit, vous pourrez commencer à développer un embryon de ville, 5 ou 6 cahutes en bois abriteront vos premiers pionniers, une hutte de forestier et une autre de pêcheur vous fourniront les premières ressources. Au fur et à mesure de leur évolution, vos sujets auront de nouveaux besoins à satisfaire, en biens de consommation et en bâtiments publics. En début de partie, les pionniers sont assez faciles à contenter : ils demandent de la bouffe, du tissu et du cuir. Alors nous serons obligé d’élaborer les premiers circuits de production. Pour le cuir par exemple, il faudra construire une hutte de chasseur (près des arbres où foisonne le gibier), une tannerie pour transformer la peau de bête en cuir et enfin un étal de vente pour fournir le produit fini à vos concitoyens.

En plus des biens de consommation, il vous faudra aussi construire des bâtiments spécifiques. Au début, une petite chapelle fera l’affaire. Les besoins de vos habitants satisfaits, ces derniers passeront alors au niveau de civilisation supérieur. Plus le niveau de civilisation est élevé plus les besoins de la population sont sophistiqués et précis. Il y a 5 stades d’évolution au total : Pionniers, Colons, Citoyens, Marchands et Aristocrates. À chaque niveau, vous passez automatiquement de l’un à l’autre, ce qui passe par l’upgrade de vos bâtiments, les maisons se font plus imposantes et plus coquettes, mais encore faut-il avoir suffisamment de matériaux de construction en réserve. Pour les pierres ou le marbre par exemple, indispensables à la construction de bâtiments publics, il vous faudra avoir des carrières et des tailleurs de pierres. De la même manière, les outils seront fournis par le gisement de fer, la fonderie et enfin le fabricant d’outils. Notons que tous ces biens peuvent faire l’objet d’un commerce prospère avec vos voisins.

En effet, vous n’êtes pas seul sur ces maps immenses (au bas mot, 2 fois plus grandes que dans Anno 1602). Outre les tribus locales (africaines, aztèques, etc) et les pirates, d’autres nations seront dans la course à la gloire. En début de partie, si vous ne produisez pas encore une matière dont vous avez besoin, il vous sera indispensable de conclure des accords commerciaux avec les autres nations colonisatrices. Certes, ce n’est pas très rentable que d’acheter en permanence mais cela a tendance à s’inverser ensuite. En particulier si vous détenez la seule île avec de l’or ou des pierres précieuses, dans ce cas, les autres nations viendront alors uniquement à vous pour se fournir et ainsi c’est la jackpot assuré. Signalons que des routes commerciales automatiques peuvent être mises en place nous facilitant bien la tâche. L’aspect diplomatie du jeu est somme toute assez simple. On pourra aussi leur demander un tribut, leur envoyer des insultes, un moratoire, ou à contrario leur faire des compliments pour s’en faire des amis et évidemment signer des traités de paix ou d’alliance en cas de guerre.

Et oui vous connaissant, vous n’allez pas vous contenter de relations courtoises avec vos voisins…Tel un Bush du XVIème siècle, vous pourrez anéantir les petites tribus ou les autres nations (plus difficiles à vaincre naturellement) en vue de vous accaparer leur territoire et leurs ressources. C’est qui faut penser à l’avenir…Vous ne pouvez pas faire pousser des patates, des épices, du houblon ou des indigotiers sur la même île. Et même si vous pouvez coloniser des petites îles annexes, il est bien tentant d’arriver à ses fins par la force. La guerre se joue comme dans n’importe quel RTS. Il suffit de créer vos unités (14 unités militaires sur terre et sur mer au total, en comptant le médecin et l’éclaireur) et de les envoyer affronter l’ennemi à grands coups de formations et de raccourcis claviers. Les troupes bénéficient de points d’expérience et de bonus de terrain. Au final, même si on peut regretter le manque de profondeur stratégique et le côté légèrement fouillis, l’aspect militaire est infiniment plus agréable que dans Anno 1602. Mais je tiens à souligner que même sans recourir aux armes, le jeu est déjà d’une richesse incroyable. De toutes façons, le succès de vos opérations militaires dépendra surtout du travail sur la gestion qui aura été fait en amont.

Un titre riche, c’est un fait, mais je me permets d’émettre un petit bémol pour la réalisation. En fait, c’est surtout le manque de nouveautés par rapport à son prédécesseur qui frappe. Toujours en 3D isométrique, les animations font parfois cruellement défaut, excepté pour la population, on ne verra guère de mouvements. Les vagues sont assez mal faites et l’animation des unités n’est pas très réussit. En revanche, on ne peut qu’être comblé par la diversité que peut offrir Anno 1503. Plusieurs environnements, la toundra au sol gelé, le désert balayé par les vents ou la jungle à la végétation luxuriante, plus de 350 bâtiments en stock. Et une fois que votre ville bien prospère, la spectacle est de tout beauté. L’interface, quant à elle ne connaît aucun changement, vous contrôlez toujours tout à partir de la barre verticale à droite de l’écran où une foultitude d’icônes viendra représenter les biens, les unités, votre économie, etc… Pas de problèmes pour les habitués donc, mais pour les autres, un petit tour du côté du didacticiel ne sera pas du luxe. En effet face à cette richesse et à cette profondeur de jeu, le néophyte aura peut-être du mal à s’y retrouver au début.

Conclusion : 7.5/10
Pour conclure, Anno 1503 s’avère être un titre ô combien prenant, riche que je qualifierai de digne successeur d’Anno 1602. Même si certains aspects peuvent paraître rebutants aux yeux du grand public, les connaisseurs ne s’y tromperont pas et auront la joie d’y engloutir des centaines d’heures de leur vie.

par Babos