Biennale de Lyon

Il faut que j'avoue que la dernière Biennale de Lyon m'avait laissée de marbre... Je crois que je n'avais pas saisi le sens de beaucoup d'œuvres exposées et j'étais vraiment restée dubitative devant certaines. Pour cette nouvelle édition, je n'ai visité que le site de la Sucrière (ancien entrepôt portuaire réaménagé en 2003 pour en faire un lieu d'exposition) et j'ai été enchantée! La commissaire de l'expo Victoria Noorthoorn a construit cet événement qu'elle a intitulé Une terrible beauté est née, elle explique ce titre ainsi : "le titre de la Biennale a toujours été plus un outil méthodologique qu'un thème en soi. Il permet d'interroger la force du paradoxe et de la tension, et l'état d'urgence du monde et des arts aujourd'hui." On l'aura donc compris, la Biennale dépasse la simple exposition et prône un véritable engagement afin de rendre compte des inégalités, des oppressions, de l'indignation... Les artistes, à travers leurs œuvres, nous donnent donc à voir, à imaginer et à réfléchir sur le sens de l'art et surtout sur le sens du monde contemporain.

Le rez-de-chaussée, avec sa lumière tamisée, met en scène des œuvres intimistes à l'image de la superbe sculpture d'un ours en cage de Michel Huisman, de la pièce Breath de Beckett réinterprétée et conceptualisée, de cet homme intégralement nu qui vient perturber les mouvements de l'œuvre et de cette fabuleuse installation apocalyptique d'Eduardo Basualdo où se mêlent l'eau et les couleurs dans de sublimes mouvements.

Le premier étage est éclairé à la lumière du jour. L'organisation et la mise en scène de l'espace sont vraiment intéressantes et tout prend sens dans un désordre savamment organisé. On peut observer une installation du rez-de-chaussée nous offrant ainsi une vue plongeante sur un véritable capharnaüm, on admire les Hommes graines de Marina de Caro et on se délecte en lisant les messages inscrits sur les murs.

Le deuxième étage et sa lumière néon est un hymne à la rondeur avec ses immenses sphères et ses globes qui occupent une bonne partie de l'espace... On voit également un artiste en résidence qui crée devant nous puisque son atelier est installé à la vue de tous.

A voir absolument donc, vous avez jusqu'à fin décembre!

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