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L'exercice de l'Etat de Pierre Schoeller

Par Catherine93

L'une des question que pose ce film est la suivante: quand on est un homme de pouvoir aux commandes d'un ministère, peut-on défendre pleinement ses convictions? Si l'homme politique veut le bien du peuple, peut-il agir dans ce sens? Le laisse-t-on agir? Nous vivons une grave crise du politique, quel que soit le parti. Lorsque l'on discute ou que l'on écoute certaines conversations, le désaveu est bel et bien réel, les gens sont désabusés car ceux et celles qui sont censés les représenter ont perdu toute légitimité. On leur reproche d'être coupés du réel, de ne pas connaître la véritable nature des problèmes des citoyens.

Ce film montre toute l'âpreté, les tensions, la violence sourde qui règnent dans ces ministères. Bertrand Saint-Jean est ministre des Transports qui refuse à tout prix la privatisation des gares. La droite ultra-libérale ne cède pas d'un pouce. Alors? renier ses convictions? démissionner? avaler les couleuvres? Tout cela à la fois. Mais avec un appétit de pouvoir très prononcé. Bertrand Saint-Jean nous apparaît comme un politique ambigu, qui réagit aux coups, se réajuste en permanence face aux petites phrases, aux crocs-en-jambe, à la violence du pouvoir. Mention particulière à Michel Blanc, bluffant dans son rôle de directeur de cabinet opaque, insaisissable, brutalement renvoyé à la fin, lui qui n'a servi que l'Etat.

Beau film aux scènes spectaculaires comme ce terrible accident de voiture, qui saccage l'existence de la compagne du chauffeur. On se doutait bien que c'était cela, le pouvoir aujourd'hui: servir d'abord ses intérêts avant ceux de la Nation.


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