Côte d’Ivoire : Le premier gouvernement Ouattara
Depuis sept mois qu’il est président, Monsieur Ouattara n’a pas réussi à faire l’unité si fragile de son pays autour de son premier gouvernement, ce qui écarte l’hypothèse d’une paix à l’horizon. Cela va sans nul doute réduire la marge de manœuvre sur le plan intérieur de celui qui est porté au pouvoir par la communauté internationale et qui doit définir les bases de la « nouvelle côte d’ivoire » où il n’est plus possible à ce jour de vivre ensemble. Son équipe ministérielle issue des membres des partis PDCI, RDR et des rebelles du Nord retrouve un job en CDD pour une période de 5 ans, renouvelable, sans projet de société. Les partis d’opposition et la société civile ne sont pas conviés au partage du pouvoir : C’est donc un gouvernement unijambiste, moins sensible à la diversité qui règne désormais sur le pays. Attendons-nous à revoir ressurgir les vieux démons ivoiriens comme le tribalisme, le favoritisme, la corruption, l’escroquerie, les fausses factures, le régionalisme. A propos de ce dernier par exemple, la nomination dans les cabinets ministériels ne se fait pas souvent au mérite mais soit à l’appartenance d’un clan qui détient les leviers du pouvoir. « Aujourd’hui à Abidjan, la relation est mieux que le diplôme, l’école n’est pas mauvaise, mais quelque soit le niveau, on ne devient donc pas infirmier si on n’a pas un père qui est médecin », se lamentait Espoir 2000, le groupe de musique ivoirien. Le mal ivoirien est là, devant vous… Dans ce brouillard ivoirien où l’on distingue clairement la silhouette de la France, son gouvernement mise 400 millions d’euro sur son cheval Ouattara : C’est beaucoup d’argent en monnaie locale, le FCFA (1 euro = 656,56 FCFA) : La France fait un prêt à la côte d’ivoire pour aider à la reconstruction après la guerre civile. C’est en quelque sorte un prêt à la consommation, du genre « revolving » dont l’on rembourse les intérêts toute une vie. Est-ce un pari risqué ou pas ? On se pose la question étant donné la personnalité qui a la signature de la côte d’ivoire, arrivée au pouvoir par les armes. Dites, ces millions d’euro et de dollars qui échouent sur les rives de la Lagune Ebrié, que Ouattara et ses alliés ramassent à la pelle, « devant Dieu », serviront-ils aux objectifs économiques et aux besoins de la population ? J’ai personnellement peur que ces prêts disparaissent dans le trou sans fond de la lagune d’Abidjan. C’est dans ce même trou que les aides européennes au développement s’étaient volatilisées, avec la complicité des experts, observateurs de la commission de Bruxelles, sensés garantir la bonne gestion, entre 1994 et 1999, sous l’ère Bédié. La Côte d’Ivoire remboursera ce qu’elle pourra, soit en nature parce qu’elle n’a plus d’argent « liquide ». Les caisses de l’Etat sont vides : L’argent prêté est reparti vers l’Europe sous forme de commission ou de rétro commission, de financement de campagne politique, rappelez- vous des valises d’argent de la « Françafrique »… Mais le pays produit du café, du cacao, de la banane, des pierres précieuses… Du pétrole qu’elle produit pour le moment pour sa consommation « personnelle ». Il est temps que les ivoiriens se mettent au travail pour pouvoir rembourser la dette leur pays, à commencer par le ministre dont le temps de travail journalier n’atteint guère 5 heures : Le ministre ivoirien arrive à son bureau à 10h30 et repart à 12h00. Il revient l’après-midi vers 16h30, après la sieste et rentre chez lui vers 18h- E basta- Il ne connait pas « les 35 heures hebdomadaire » de Martine AUBRY, ni le « travaillez plus »du président Sarkozy … A ce rythme, la côte d’ivoire n’est pas loin du dépôt de bilan.
zako gnali