Son titre, celui d’une méditation philosophique, isole La Force du destin au sein de l’oeuvre de Verdi. C’est un titre abstrait, et même vague, qui conviendrait apparemment tout autant à Rigoletto ou au Trouvère.
Comme là, les hasards y sont si étonnants qu’il est impossible qu’en
effet une force supérieure ne soit pas à l’oeuvre. Dans « La Force »,
les rencontres et les enchaînements sont impossibles, mais ils nous
livrent des personnages qui sont la vérité profonde de l’âme. Poussés
par la musique de Verdi, d’un lyrisme et d’un emportement sublimes, ils
se hissent jusqu’à un fatalisme héroïque qui les fait se jeter dans les
bras de l’ennemi et qui donne à leur vie la violence de la tragédie.
C’est ainsi qu’Alain, dans Mars ou la guerre jugée, évoque le
tragique : « Le fatalisme est au fond des passions tragiques ; il y
trouve sa force et ses preuves, et comme une farouche satisfaction. On a
assez dit que le tragique résulte de la fatalité agissant par l’homme.
Le spectacle le plus émouvant est celui d’un homme qui aperçoit un
destin terrible et qui s’y jette comme dans un gouffre. Toutes les
passions portent ce caractère : ce ne sont point des accidents ni des
surprises ; le passionné voit son destin, le craint, et en même temps le
veut ; c’est là sa victoire sur ce qu’il ne peut empêcher. » Sous la
direction de Philippe Jordan et dans une nouvelle mise en scène de
Jean-Claude Auvray, Violeta Urmana et Marcelo Alvarez incarnent les
amants maudits.
La Force du Destin de Verdi, en savoir plus présentation vidéo ...