A year in New York

Un bonne vidéo, c'est déjà un bon titre ("We don't eat" de James Vincent Mac Morrow). Et puis vient la tension du montage, son intention. A force de crayonner des scènes, une ambiance apparaît. cela s'appelle une ville. Une esquisse rêveuse. Une déambulation statique. On flâne parmi ces images glanées au fil du temps et des saisons, des balades - promeneur des deux rives - intemporelles. New York, mille fois filmée, décor cosmopolite ocellé par ses migrations portuaires, éclairé par cette si belle statue verte et cette titanesque proue de gratte ciels arrimés les un aux autres. C'est un palais d'images, l'essence même de la ville, si fortement incarnée dans la diversité paisible de ses quartiers et de ses habitants. L'homogénéité de New York, c'est son hétérogénéité, justement, celle d'un port où toutes les vagues successives de migrations se sont cristallisées, où tous les artistes américains passent un jour. Et c'est aussi, dans son échancrure martyrisée - Ground Zero - un paquebot à la dérive qui, depuis 9/11 ne cesse d'osciller, de se chercher une dimension historique, un avenir dans le métissage si unique ici, et qu'il s'agit de préserver comme un gage d'entente.