Au cours de son exercice didactique de mercredi 26 octobre, Nicolas Sarkozy a déclaré ne pas vouloir d’une augmentation généralisée de la CSG. Tout est dans le généralisée. Comme il indique envisager un taux intermédiaire entre le taux normal (19,6%) et le taux réduit (5,5%), il est vraisemblable que c’est pour taxer à ce nouveau taux des produits actuellement soumis au taux réduit plutôt que pour en faire bénéficier des produits subissant présentement le taux normal. Il y aura donc bien une augmentation de cet impôt particulièrement inéquitable puisqu’il frappe tous les consommateurs, quels que soient leurs revenus.
Il existe plusieurs voies pour réduire un déficit : augmenter les recettes et diminuer les dépenses. Nicolas Sarkozy, étrangement, a choisi de diminuer les recettes. Pour flatter son électorat, il a décidé, dès son accession au pouvoir, de renforcer le bouclier fiscal. Ensuite, pratiquement sans contrepartie, il a divisé par trois la TVA pour les restaurateurs. Tout récemment, malgré l’aggravation de la crise, il a supprimé un bouclier fiscal rendu inutile par un taux d’ISF maximum divisé par trois, de 1,65% à 0,55%, consentant ainsi un nouveau cadeau aux plus fortunés.
Dans le même temps, notre gouvernement s’est évertué à réduire les dépenses, en particulier de la Sécurité sociale, par des mesures ou bien grotesques, taxant à 50 centimes d’euro la boîte de médicaments, ou bien frappant les salariés, avec la diminution des indemnités journalières pour arrêt de travail. Soulignons au passage que tous ces technocrates ne savent même pas de quoi ils parlent : il n’existe ni feuille maladie, ni arrêt maladie, mais uniquement des feuilles de soins et des arrêts de travail. Si l’augmentation des recettes, et donc des impôts, n’est pas à écarter, malgré la promesse faite par notre président de ne pas les augmenter, d’ailleurs la dernière qu’il lui restait à oublier, il est lamentable qu’elle soit réalisée en mettant à mal le caractère social de notre République, affirmé dans notre Constitution.
Il n’a bien sûr échappé à personne que, si de 2002 à 2010, en huit ans d’un règne absolu de la droite, la dette de la France a bondi de 853 à 1591 milliards d’euros (chiffres de l’INSEE), c’est évidemment suite aux mesures catastrophiques prises il y a trente ans par François Mitterrand (dans le passé) et la conséquence absolument épouvantable des 60000 enseignants que (dans un futur hypothétique) le candidat François Hollande embauchera peut-être, s’il est élu, on ne sait ni à partir de quand, ni à quel rythme.
On ne peut diriger la France en considérant des faits vieux de 30 ans ou en lisant dans une boule de cristal les conséquences de telle ou telle mesure d’un candidat qui, pour l’instant, n’a pas eu l’ombre du moindre commencement de réalisation. Que des êtres doués de raison puissent être sensibles à des arguments d’une telle stupidité me laisse sans voix.