genre: comédie
année: 1931
durée: 1h30
l'histoire: Charlot vient en aide à une jeune fleuriste aveugle et se fait passer pour un homme riche. A force de travail, il réunit assez d'argent pour que la jeune femme recouvre la vue.
la critique d'Alice In Oliver:
Avec Les Temps Modernes et Le Dictateur, Les Lumières de la Ville reste l'un des films les plus célèbres de Charlie Chaplin, et réalisé en 1931.
La séquence d'ouverture a le mérite de présenter les hostilités. Le maire de la ville dévoile une statue à la population.
Les citoyens découvrent alors un vagabond assoupi sur le monument. Ce vagabond, c'est évidemment Charlot, qui traîne ses guêtres dans les rues de la cité.
Pour le réalisateur, c'est une façon comme une autre d'opposer le prolétariat (l'homme pauvre et démuni) à la bourgeoisie.
Ce n'est pas un hasard si Charlot est chassé de la statue. Clairement, on ne veut pas de lui. Le maire et ses habitants refusent de voir un vagabond s'afficher sur un monument, et plus largement, dans les rues de la ville.
Cette thématique reste toujours d'actualité. En vérité, pour Charlot, la véritable lumière de la ville est symbolisée par une jeune fleuriste aveugle. C'est aussi la seule personne qui ne le chasse pas et l'accepte tel qu'il est.
Touché par la bonté de cette belle jeune femme, Charlot va se sacrifier pour elle. Les Lumières de la ville reste avant tout une belle et grande histoire d'amour.
Charlot ira même boxer contre un adversaire violent, nouveau colosse des rings, qui expédie tous ses concurrents avec une facilité déconcertante.
Pour cette séquence anthologique et hilarante, Charlot s'inspire de son court-métrage, Charlot Boxeur, mais vient y rajouter quelques gags, qui fonctionnent à merveille.
A partir de là, le match de boxe est sans cesse tourné en dérision et ressemble davantage à une partie de catch.
Charlot se rit de son adversaire, se cache derrière l'arbitre, utilise les cordes pour se projeter sur son rival, et devient le dindon de la farce d'un match qui tourne au pugilat. Résultat: Charlot est vaincu, K.O. sous les coups de son concurrent.
Pourtant, tous ces sacrifices ne vont pas servir à grand chose, si ce n'est susciter la pitié et la compassion de la fleuriste aveugle.
Le réveil de la conscience s'opérera dans la conclusion finale, lors d'une séquence assez basique (en apparence) mais magnifique.
Charlie Chaplin signe donc une comédie à la fois drôle, riche et dramatique sur la rencontre entre deux êtres destinés à se retrouver dans une cité qui a décidé de les ignorer. Une belle leçon d'humanité.
Note: 18.5/20
Charlie Chaplin Les lumieres de la ville City lights extrait