Nicolas Sarkozy n'échappera pas à son bilan. Cette phrase prononcée par François Hollande (1) explique la stratégie du chef de l'Etat actuel : noyer ses résultats piteux dans la crise de l'Euro et nous faire croire que les malheurs du pays ne sont dus qu'aux excès des banques et aux choix de la Gauche. Pour un peu, comme je l'ai écrit il y a quelques jours, il nous ferait oublier qu'il est au pouvoir depuis 10 ans ! Il nous ferait oublier le Fouquet's, le yacht de Bolloré, le Kärcher, le bouclier fiscal, le paquet fiscal, les cadeaux pour les riches et surtout, le taux de chômage passé à 10 % !
Il nous ferait oublier les citations et les promesses oiseuses : « j'irai chercher la croissance avec les dents » « travailler plus pour gagner plus » « je n'augmenterai pas les impôts » « je ne privatiserai pas GDF »…Il a fait tout le contraire. La croissance ? Elle sera d'1 % en 2012 et le budget voté actuellement est insincère. Pas d'augmentation des impôts ? Une TVA va être créée au taux intermédiaire et Sarkozy a inventé 37 taxes nouvelles depuis son élection. GDF a été privatisée et vendue à Suez ! Quant au travailler plus pour gagner plus, songeons à la remarque récente de François Hollande : « ce sont ceux qui ne travaillent pas qui se sont enrichis ». Pas les chômeurs mais les capitalistes et les grands patrons du CAC 40 dont les salaires ont doublé voire triplé sous Sarkozy ! Et il nous parle de contrôler les banques et de mettre les banquiers sous surveillance ! Que ne l'a-t-il fait quand il était ministre du budget sous Chirac ou président de la République avec Fillon ?
Sarkozy n'échappera pas à son bilan. Cette phrase, il faut la marteler, la répéter pour l'empêcher de fuir ses responsabilités et l'obliger à assumer sa politique. Car cette droite dit tout et son contraire. Fillon n'a-t-il pas traité DSK d'«irresponsable» quand, devant Claire Chazal, l'ancien candidat putatif du PS affirmait que le FMI et les états, comme les banques devraient prendre leurs pertes sur la dette grecque ? Mais qu'a fait Sarkozy hier, sinon de prendre ses pertes, ce qui était inévitable mais tellement tardif…
Nous avons le temps de démonter le mécano médiatique de la Sarkozy. Il faut pourtant répondre coup pour coup, argument contre argument. Ne pas laisser le temps aux sortants du gouvernement d'imprimer le rythme de la campagne ni le choix des arguments.
(1) Le Monde d'aujourd'hui