Affiche dans les rues de Madrid (Flickr/kalidoskopika CC BY-SA)
La «défense des droits des femmes» est actuellement une expression très appréciée et usitée dans les médias occidentaux. Que vous allumiez la radio ou lisiez le journal, partout on vous rappellera la montée inquiétante de l’intégrisme religieux prêt à instaurer charia ou polygamie partout et à recouvrir entièrement les femmes d’un niqab. La lutte contre les violences faites aux femmes tient particulièrement à cœur aux présentateurs, chroniqueurs et autres spécialistes des désirs des femmes… arabes. Les journalistes français s’inquiètent fortement du sort dramatique des femmes, surtout si celles-ci sont tunisiennes, libyennes ou iraniennes.
L’émancipation des femmes dans les pays arabes est sans nul doute une lutte juste, mais tous ces bons penseurs et parleurs devraient aussi réfléchir à ce que subissent leurs femme, collègue, mère, amie, fille, sœur ou voisine ! Ils feraient bien de réécouter certains de leurs commentaires sur Nafissatou Diallo. Ont-ils songé à la violence de leurs propos pour des femmes ayant subi l’horreur d’un viol ? Pourquoi gardent-ils le silence sur la fermeture des centres d’IVG et sur le parcours de jeunes filles contraintes comme il y a des dizaines d’années à partir à l’étranger pour subir un avortement ? L’étalage de femmes nues pour vendre voitures, dentifrices ou crédits immobiliers ne semble pas pour ces spécialistes es média, une atteinte à la dignité des corps. Ces femmes qui se réfugient en France pour échapper aux viols de guerre et à qui l’administration refuse d’octroyer des papiers, ne semblent pas toucher leur âme humaniste ! La condition des femmes contraintes de se prostituer ne semble pas assez douloureuse à leurs yeux ! Les coups donnés par des centaines de milliers d’hommes et subis par des centaines de milliers de femmes ne semblent pas assez violents pour toucher et alerter les médias occidentaux !
Les violences faites aux femmes sont quotidiennes et universelles, partagées sur l’ensemble de la planète, et aussi chez nous ! La loi du marché capitaliste occidental n’a effectivement rien à envier aux violences faites aux femmes dans les pays arabes. Il est bon de rappeler à nos élus et autres représentants du pouvoir que les violences faites aux femmes ne se sont pas arrêtées à la frontière française et que le nuage nauséabond du machisme et de la misogynie a passé la limite des Alpes ! Parce que les violences ne sont pas une fatalité, il faut exiger une loi cadre (comme en Espagne) contre les violences faites aux femmes. C’est pourquoi le NPA appelle toutes et tous à participer à la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes, le Samedi 5 Novembre à Paris. Un covoiturage est organisé depuis Le Havre. Rendez-vous à 11h à Deschaseaux.
Il est urgent que les femmes se réapproprient des mots comme féminisme, lutte pour l’émancipation et l’égalité des droits. Ces mots ne sont pas des concepts à la mode, qu’on ressort pour cacher de l’islamophobie, des slogans qu’on utilise pour justifier une posture impérialiste ou des arguties pour justifier le travail de nuit des femmes ou la réforme des retraites.
Se réapproprier ces mots qui ont du sens et sont des revendications fondamentales, c’est ce que tentent de faire des Havraises (au sein du collectif havrais pour les droits des femmes) en organisant une série d’actions et d’événements autour de la journée du 8 Mars (autre concept détourné par les masses-médias): rencontres de chorales féministes, débats, représentation théâtrale, rassemblement revendicatif. Ces actions, tout autant que leur travail préparatoire seront l’occasion de réaffirmer que le féminisme et la lutte pour le droit des femmes sont à nous et que nous ne les laisserons pas nous les voler et les détourner !