Une justification « théorique » du libéralisme capitaliste, en quête d’une réputation, est l’existence du « trikkle down effect » qui a eu son heure de gloire sous le règne du Tachérisme et du Reaganisme. Il s’agit d’une justification de l’enrichissement et qui stipule que, plus les riches s’enrichissent, plus existent des retombées sur l’ensemble des classes de la société. La richesse accumulée par quelques-uns finit par retomber en cascade sur les plus pauvres. C’est-à-dire que même les plus pauvres doivent se réjouir de l’enrichissement des plus riches. Pourtant, il est évident aujourd’hui qu’il s’agit d’une tromperie de plus de la théorie économique. Depuis plus de dix ans, les riches deviennent de plus en plus riches, certes, mais les pauvres deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. En France, depuis 10 ans, les 10% de la population les plus riches ont capté 32% de la richesse nationale pendant que les 10% des plus pauvres doivent se contenter d’à peine 3%. L’écart entre riches et pauvres s’accroît sans cesse dans presque tous les pays du monde, mais il est aveuglant dans les pays développés occidentaux. L’histoire montre à l’évidence que cet effet de cascade n’existe pas. Les quatre-quatre roulent devant les trottoirs où meurent les sans-logis. Les pays dits développés ont trouvé les ressources de leur croissance au détriment des pays pauvres qui se sont enfoncés dans la pauvreté pendant que les occidentaux s’enrichissaient. Aujourd’hui, les pays en voie de développement s’enrichissent au détriment des pays occidentaux qui s’enfoncent dans une crise profonde. Au sein de l’Europe en crise, peut-on dire que la croissance de l’Allemagne a un quelconque effet sur des pays comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal ? Le « trikkle down effect » a un ennemi redoutable qui s’appelle égoïsme.