Les circonstances qui entourent cet accident de chasse sont floues, ma chère Constance. Des détails, on n'en a pas bézef. On sait simplement qu'il s'est amoureusement placé une bastos dans l'abdomen alors qu'il se trouvait dans un endroit à peine plus spacieux que des chiottes, sa palombière.
Une palombière, fourbi en bois qui sent les aiselles et la vinasse, c'est pas un palace. En principe, à l'intérieur, tu économises tes gestes et tes déplacements.
Comment s'est-il fait ça, mystère et boule de gomme ? Déjà, on sait que ce n'est parce qu'un animal l'aurait chargé (ou alors un moustique ?). Un ricochet ? C'est très improbable. Et je le vois mal ranger son fusil dans son calbute.
La seule explication qui me vient à l'esprit serait qu'il se serait endormi avec son flingue en bandoulière, chargé (son flingue, c'est sûr, lui, on ne sait pas encore) et qu'à la suite d'un faux mouvement, un coup de feu serait parti.
Tout ça pour dire que les secours qui interviennent en milieu périlleux ont été obligé d'aller chercher l'autre zouave hébété là-haut.
C'était à Grand-Brassac (Dordogne), dimanche 23 octobre. On a appris par la suite que la palombière avait été placée en garde à vue.