Je lisais dernièrement un article paru dans un grand journal national où l’on notait que les femmes ne sont généralement pas suffisamment préparées pour affronter les conditions financières de leur retraite. Je veux bien le croire …
Carrières hachées par des périodes consacrées à l’éducation de leurs enfants, choix temporaire d’un aménagement à la baisse du temps de travail, obligation de suivre un mari en mobilité géographique (c’est plus souvent la femme qui abandonne son emploi et plus rarement l’inverse), jobs sous-payés ou temps partiel subi…Toutes ces raisons expliquent pourquoi les femmes bénéficient très souvent des retraites les plus basses.
J’ai aussi le souvenir d’une très faible information donnée à l’ensemble des salariés sur le sujet pendant le temps de leur vie professionnelle. C’est vers la fin de celle-ci, histoire de les pousser un peu plus vite dehors, qu’on propose parfois des stages de « préparation à la retraite ». Un peu tard !
Des informations comme celles-ci par exemple seraient pourtant utiles : en congé parental ou en congé sabbatique, on compte tout de même des trimestres qui seront nécessaires pour demander la retraite à taux plein, à raison de 50% mais c’est toujours ça ; pendant les périodes de chômage, on accumule tout de même des trimestres d’affiliation et des éléments de rémunération qui compteront pour la pension à venir. Ou encore, en matière de calcul de la retraite de base, un trimestre peut être obtenu sur une durée de travail effectif inférieure à 3 mois (c’est le montant du salaire perçu qui compte). Il importe donc de conserver la trace de toutes les périodes de travail comme les jobs d’été, les stages rémunérés ….toute sa vie durant. Si des éléments manquent, la Caisse d'assurance vieillesse vous aidera à les retrouver avec les indices dont vous vous souviendrez…
C'est vrai qu'avec tout ce qui a été raconté sur la retraite par les médias, certaines se découragent. La retraite ? Je n'y aurai jamais droit, ce n'est même pas la peine ...Grave erreur ! Tout compte en la matière ...
Ce qui est le plus avantageux en revanche, c’est d’épouser un fonctionnaire. Le summum étant de former un couple de fonctionnaires, au niveau du droit à la pension de réversion en cas de décès du conjoint. Chez les fonctionnaires, le conjoint survivant – homme ou femme – percevra 50% du montant de la pension du disparu (hors majoration éventuelle pour enfants), quels que soient les revenus qu’il perçoit par ailleurs. Dans le régime général en revanche, si la pension de réversion n'est pas en droit réservée aux femmes, en pratique toutefois il est extrêmement rare qu'un veuf ne dépasse pas le plafond de ressources* au-delà duquel le régime général de sécurité sociale ne verse pas de pension de réversion …
Moralité : se préoccuper de sa retraite, aussi lointaine soit-elle, est absolument indispensable dès la perception de son premier salaire. Garder les traces de toutes les périodes travaillées, ne pas hésiter à faire estimer le montant prévisionnel de sa pension, et, pour les femmes, ne compter que sur soi-même pour s’assurer petit à petit un capital !
*moins de 20.000€ par an.