Ô Peuple TVvore rassure toi ! Toi l’habitué des Vis ma vie ou autre Confessions Intimes, le titre de mon post n’est pas celui d’un nouveau navet auquel tu seras bientôt soumis. Non, je tiens ici, en toute humilité, à reconnaitre devant toi le vilain défaut qui est le mien et qui m’est si souvent reproché par celles et ceux qui me connaissent bien.
A l’image de la truculente Bree Vandecamp que les aficionados des Desperate Housewives connaissent bien, je le reconnais bien volontiers : je suis un psychorigide ! Psychorigide ? Diantre, le mot est lâché ! Mais pour fondre ce patronyme à mon identité bien personnelle, il me faut d’abord en donner une définition textuelle :
« Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, logique, cartésienne, désespérément raide et dénuée de fantaisie, d'impulsivité et d'affectivité. En psychologie, la psychorigidité fait partie des mécanismes de défense des personnalités obsessionnelles. Les autres traits de caractère principaux de l'obsessionnel étant le perfectionnisme (chaque détail doit être étudié, planifié, vérifié), l'ordre (tout doit être bien rangé et organisé), le besoin de contrôle et de maîtrise, la rigueur morale (pas d'entorse à la loi, aux règlements, aux horaires...), le doute (la moindre décision soulève interrogations, scrupules et atermoiements) ».
Voilà donc en quelques lignes le résumé argumenté de ma sinistre existence. Ce trait soupçonné de ma personnalité s’est révélée à l’occasion de mon déménagement et de l’organisation millimétrée avec laquelle je me débats depuis quelques semaines. C’est vrai, rien n’a été laissé au hasard et de la fourniture des cartons au sort réservé à la balayette des toilettes, en passant par la date précise de livraison des meubles, j’ai subi et fait subir à mon entourage les ravages de ma profonde rigidité !
Après avoir demandé à mon Docteur si cette attitude était dangereuse pour moi ou pour mes proches, je me suis trouvé rassuré à l’énoncé de son verdict voulu sans appel : « Régis, tu es comme ça et malheureusement pour toi tu n’y peux rien ! ». Ô douleur ! Ô injustice ! Je suis donc condamné à errer dans les tréfonds de ma personnalité si torturée…
Il faut savoir rire de tout et surtout de soi-même. Je reconnais ce trait de caractère qui provoque tantôt l’ire chez les uns tantôt le respect chez les autres. J’assume aussi cette obsession perpétuelle de la perfection qui se veut avant tout le signe volontaire d’accéder à l’excellence intellectuelle et physique.
Rien n’est pas parfait et surtout pas les hommes. Je ne fais pas exception à la règle et je comprends que cette caractéristique personnelle épuise celles et ceux qui y sont étrangers. Vouloir toujours être net, propre, juste, rangé et organisé, relève souvent de l’imposture ou de l’exagération pour ceux qui n’y sont pas coutumiers.
Pourtant, la psychorigidité a aussi son revers de médaille. Cette déformation de personnalité révèle souvent une réalité cachée, la réalité d’une profonde fragilité. Une fragilité synonyme de peur du monde qui entoure la personne détentrice. Une fragilité qui impose de se protéger et de se construire une armure. Une fragilité synonyme d’un cruel manque de confiance en soi. Une fragilité synonyme de plaies qui peinent souvent à se refermer… Cette réalité, cette fragilité, est invisible aux yeux des autres. Elle respire tout autant dans les paroles et les gestes du psychorigide que je reconnais être.
Dans la société à laquelle nous sommes confrontés, il y a de la place pour tous. Pour les psychorigides comme pour les aériens ou les j’menfoutistes de tout poil. Tolérance Ô tolérance ! Ecoute mon appel ! J’existe donc je suis ! Oui c’est vrai, je suis un psychorigide et pourtant j’aime les gens autant que je souhaite qu’il puisse m’aimer et m’apprécier tel que je suis !
A la manière de Jacques Rivière : « La sincérité est un perpétuel effort pour créer son âme telle qu'elle est ».