Avec un tantinet de retard, voici enfin le test de Doom 3. L’un des jeux les plus attendus de cette année est donc sorti en période estivale et reste la grosse actualité FPS de cette rentrée 2004, du moins jusqu’à la sortie de qui vous savez le 16 novembre prochain. Doom est indéniablement une série mythique, c’est elle qui avait jeté à l’époque (début milieu des années 90) les bases des FPS “pas en full 3D”, d’où l’expression “Doom-like” pour désigner les FPS avant l’arriver de Quake. Donc par héritage, Doom 3 est un blockbuster ça c’est une certitude, tout à l’air d’y être : nouveau moteur graphique, maniabilité travaillée, ambiance, codes de ses prédécesseurs. Mais d’un autre coté on annonce aucune révolution dans le gameplay, du bourrin, on peut donc se demander si Doom 3 n’est pas juste un benchmark graphique pour alimenté la guerre ATI-Nvidia. Du coup on va faire très simple pour la problématique : Doom 3 est-il un bon jeu ?
On commence par le scénario, pas de nouveauté de ce côté-là. Vous êtes un space marines, vous débarquez dans une station sur Mars qui va être envahie par l’armée des ténèbres et vous allez devoir vous frayez un chemin à coup de shotgun dans le tas pour vous enfuir. Le jeu commence à la Half Life, avec un bref instant dans la station encore calme où l’on va se familiariser avec les commandes (à cas où on aurais jamais jouez à un FPS depuis 8 ans…), arrive le chaos et là ça va blaster. On reprend vraiment le scénario des 2 premiers opus, ce qui change surtout c’est l’ambiance.
Quand la technique donne de la profondeur au jeu
Dans Doom 1 et Doom 2 on était harcelé par des monstres de toutes parts, mais on les voyait venir, on les entendait, on était jamais surpris, le décor était toujours bien éclairé. Dans Doom 3 c’est tout le contraire on est sans cesse harcelé mais cette fois, les fourbes se tapissent dans l’ombre, ils nous surprennent au dernier moment, les seuls signes annonciateurs de leur arrivée imminente sont à la limite l’amoncellement de cadavres qui jonchent le sol. Le passage à la full 3D à permis d’introduire un facteur déterminant pour la profondeur du jeu : la peur. Et franchement c’est tellement réussi que parfois le jeu est plus effrayant qu’un Silent Hill, ce qui n’est pas peu dire. Il y a un vrai jeu d’ombre et de lumière, quand il fait très noir on a qu’une lampe torche pour s’éclairer (en 2145 et quelques, bravo la technologie). Tout ça grâce au meilleur moteur graphique du moment, c’est la nouvelle référence, autant celui de Far Cry marquait une différence avec le passé, autant Doom 3 enfonce le clou. Détails, modélisation, texture, mouvement, tout y est en beaucoup plus beau. Notez que le jeu peu tourner sur la config minimale recommandée (processeur 1.5GHz, 384 Mo RAM, Carte 3D 64 Mo compatible DirectX 9.0b), mais pour en profiter pleinement, y’a pas de miracles, il faut du récent et du haut de gamme (gros P4 ou Athlon 64, couplé avec une Geforce 6, fx ou équivalent ATI) pour faire tourner ce jeu dans les meilleurs conditions possibles. Mais je peux vous dire que ça vaut le coup d’œil.
L’interaction est assez simple, on peut utiliser les ordinateurs, on peut lire les PDA des morts, pour trouver les codes des portes, cela permet aussi de donner un peu de corps au scénario, un peu comme dans un autre jeu d’horreur Resident Evil, où les récits des employés de la station racontent des cas bizarre avant l’arrivée du chaos, parfois c’est aussi des blagues salaces, bref le genre de détail qui montre que le jeu est bien léché dans sa réalisation.
Ce qui pose un problème sans entacher la beauté des graphismes c’est vraiment le level design. Pas de grand espace ouverte, un seul choix nous est offert : le couloir, la porte ouverte (si elle fermée c’est qu’on devra revenir plus tard avec le bon passe), l’ascenseur, le conduit de ventilation, les munitions dans le placard. La linéarité est malheureusement au rendez-vous.
Le gameplay bien bourrin
Bon on nous avait bien prévenu sur le fait qu’il n’y avait rien de nouveau, et on ne nous a pas menti. En effet absolument rien de novateur, c’est du FPS de base, sans infiltration, bien sûr foncer dans le tas n’est pas toujours la solution, mais on peut pas dire que le gameplay soit fin. On peut même dire que c’est presque parfois un retour en arrière, par exemple on ne peut pas utiliser la lampe torche en même temps qu’une arme, donc parfois on se retrouve à tirer dans le noir là où on pense que la boule de feu qu’on vient de se prendre dans la trogne est partie ou sur les éventuelles silhouette des monstres, ce qui est vraiment frustrant.
Les armes sont quasiment les mêmes que dans Doom, on a le flingue de base, le fusil à pompe, le fusil d’assaut, le canon gatling, le lance-roquette, des grenades, le plasma, le BFG (littéralement big fucking gun) et une arme mystique dont je vous laisse la surprise. Mais même si on s’amuse bien avec tous ces pétards, il y a un problème, toutes ces armes sont à la limite de l’anachronisme. Le flingue de base ne contient que 12 cartouches à une cadence de tir de merde, le fusil à pompe n’a rien à envié au fusil d’il y a 30 ans (magasin, cadence, puissance, type de munition), de même pour le fusil d’assaut, il n’y a que le BFG qui change un peu, bien qu’on le connaissait déjà des Doom précédent. Les arsenaux des jeux réaliste se déroulant de nos jours n’ont vraiment rien à envier à Doom 3, qui est je le rappelle, un jeu futuriste/fantastique.
Le bestiaire lui aussi ne fait pas dans l’originalité, la plus part des monstres sont directement tirés des Doom précédents, on a droit au fameux Imp, sorte de monstre marron à la silhouette humanoïde qui peut se téléporter (en général dans notre dos, ou là on s’y attend le moins) et qui balance des boulent de feux. Il y a aussi les feux follets qui sont assez dur à shooter, les zombies des ouvriers et autres marines de la station, et une pléiade de monstres tout aussi monstrueux et effrayants. Les boss sont énormes et vraiment bien modélisés, le moteur les exploitent à fond car ils sont rarement immobiles, bougent bien et n’ont pas qu’une animation.
Conclusion : 8/10
Bon Doom 3 ne fait pas vraiment avancé le schmilblick sur bien des niveaux, sa seule grosse nouveauté et bonne surprise sont ses graphismes somptueux, pour le reste ce n’est que du remake des versions 2D, ambiance en prime. Mais d’un autre coté il faut savoir ce qu’on veut, si on veut un bon “FPS” avec une bonne réalisation, une durée de vie convenable, une ambiance, un peu de profondeur, un scénario pas très original mais qui tient la route, Doom 3 remplit vraiment bien son rôle. Si on veut un jeu au gameplay original avec un mode multijoueurs (il y en a un mais plus succin tu meurs, maximum de 4 joueurs, que quelques modes), Doom 3 est à oublié. Perso étant grand fan de FPS Doom m’a vraiment plu et m’a bien tenu pendant mes vacances. On râlera certainement toujours sur ses défauts, mais on tient ici la nouvelle référence graphique et le moteur de pas mal de futurs jeux !
par JiM