François Hollande n'est pas mou, il est, comme le dit ce soir Le Monde, adepte du compromis, ce qui est tout autre chose et l'oppose, pour le meilleur à Nicolas Sarkozy, adepte, lui du conflit et des clivages. Cela ne l'empêche certainement pas de prendre des décisions ni de faire preuve d'autorité et il devrait dans les semaines qui viennent s'exercer à corriger l'image qu'ont pu donner de lui ses adversaires aux primaires socialistes et, d'abord, Martine Aubry qui a perdu parce que, probablement, trop agressive et clivante. Averti et intelligent il saura vite trouver les mots et les manières pour afficher cette autorité, d'abord au dépens des écologistes et des socialistes qui manqueraient d'enthousiasme. Il a, semble-t-il, déjà commencé en faisant savoir aux écologistes qu'un rapport de force se construisait plus sur des résultats électoraux que sur des ambitions. Il aura sans doute, dans les semaines qui viennent, l'occasion de le faire avec ceux qui au PS seraient tentés de trainer les pieds.
Ces marques d'autorité lui permettront, avec un peu de chance, de gagner l'élection tant Nicolas Sarkozy parait démonétisé (et ce n'est pas le dernier accord européen qui l'a vu passer sous les fourches caudines d'Angela Merkel qui changera l'opinion), mais c'est après que ce goût du compromis pourrait lui jouer un mauvais tour. Il se pourrait bien qu'à trop vouloir rechercher le consensus il ne tombe comme Obama sur un os, je veux dire sur une opposition qui tourne cette volonté de compromis à son avantage. Il faut savoir marquer son autorité sur ses proches et ses alliés mais aussi sur ses adversaires, c'est ce que de Gaulle et Mitterrand avaient su su, chacun en leur temps, faire. C'est ce que Hollande devra réussir s'il veut, au delà de la conquête de l'Elysée, réussir sa présidence.