Près d’une centaine de députés de l’UMP se préparent à déposer une proposition de réforme de la loi du divorce en France. Cette réforme introduit comme grande « nouveauté » ce qui est depuis plusieurs années déjà la règle en Belgique, mais aussi dans de nombreux autres pays.
Cette introduction se fait pour « remettre l’enfant au coeur du débat ». Alors même que la pratique de nombreux professionnels de la famille de part le monde questionnent cet « automatisme » au nom du même « intérêt de l’enfant ».
En effet, imposer comme un norme l’hébergement égalitaire est extrêmement pervers – tout comme imposer une autre norme comme l’hébergement principal assorti d’un droit de visite est pervers. L’un comme l’autre donnent l’impression de créer un « droit des parents sur l’enfant » qui a pour principale vertu d’instrumentaliser totalement celui-ci au sein du conflit de ses parents, ce qui est bien loin de mettre son « intérêt » au centre du débat.
Les modalités d’hébergement des enfants sont un point extrêmement sensible de tout dispositif de séparation, et s’il est une règle qui devrait s’appliquer, c’est de s’obliger à prendre le temps de rechercher une solution avec un professionnel éclairé si le consensus ne fait pas entre les parents.
Sur une telle question, un juge doit pouvoir prendre le temps d’examiner la situation exacte qui lui est présentée, se faire éclairer par les experts ad hoc, ou mieux encore proposer aux parents sur ce point précis une médiation, qui les amènera à reprendre la discussion sur le point qui continuera à les lier pour souvent de nombreuses années.
Il serait intéressant de voir quelles sortes d’idées pourraient sortir d’un débat réellement renouvelé sur le remplacement d’une norme de « premier ordre » (la modalité d’hébergement proprement dite) par une norme de « second ordre » (le cadre de décision de la modalité).
Chez interactes, nous travaillons tant en médiation qu’en thérapie familiale sur les problématiques d’hébergement des enfants, et nous sommes convaincus de l’intérêt de consacrer à chaque enfant et à chaque parent toute l’attention nécessaire pour assurer aux uns et aux autres de bonnes relations parentales et filiales.