L'histoire: Années 60, Halloween, Haddonfield. Michael Myers, 6 ans, assassine brutalement sa soeur ainée. 20 ans après, le 31 octobre toujours, il s'évade de l'hôpital psychiatrique et part sévir dans sa ville natale. Le docteur Loomis, qui s'occupait de son cas, part à sa recherche...
La critique d'Alice In Oliver:
Inutile de préciser que Halloween, la nuit des masques, réalisé par John Carpenter en 1978, fait partie des classiques du genre horrifique.
C'est suite à ce film que John Carpenter sera considéré comme le maître de l'épouvante, un titre qu'il partage avec Wes Craven.
Halloween: La Nuit des Masques reste aussi le film qui a lancé la mode des slashers, vague qui sera confirmée par l'immense succès du premier Vendredi 13, de Sean S. Cunningham.
Pour bien comprendre de quoi il en retourne, il faut situer Halloween dans son contexte. En 1974, Tobe Hooper signe Massacre à la Tronçonneuse, un film d'horreur qui met en scène un tueur fou et sanguinaire (Leatherface).
Evidemment, le film de Hooper inspire le genre horrifique et les histoires autour de criminels sadiques et psychopathes.
En vérité, John Carpenter reprend le même principe à travers l'histoire de Michael Myers. Attention, SPOILERS !
Le 31 octobre 1963, le soir d'Halloween, Michael Myers prend un couteau de cuisine et assassine sauvagement sa soeur et son petit ami.
De retour à la maison, les parents de Myers découvrent la boucherie. Myers reste mutique, le couteau à la main, le visage caché par un masque.
Personne ne pourra expliquer ce geste ni cette tragédie. Michael Myers est interné dans un hôpital psychiatrique, et confié aux soins du Docteur Loomis (Donald Pleasence).
Bien des années plus tard, les habitants d'Haddonfield se préparent à fêter le soir d'Halloween. Laurie Strode, une étudiante un peu coincée, est chargée de garder deux jeunes bambins. Parallèlement, Michael Myers parvient à s'échapper de l'asile. Désormais, le croquemitaine se trouve dans les rues d'Haddonfield et s'apprête à opérer un nouveau massacre. Laurie va vivre une soirée qu'elle n'est pas prête d'oublier. Le Mal est en liberté !
Certes, dit comme cela, le scénario est assez simpliste. Mais John Carpenter signe un slasher plus complexe qu'il n'y paraît.
A travers le portrait de Michael Myers, le cinéaste décrit une Amérique frustrée, incapable de se souvenir de son passé et de la tragédie qui a frappé la famille du tueur le soir d'Halloween.
Encore une fois, Myers incarne le Mal absolu. C'est d'ailleurs l'avertissement dressé par le Dr Loomis au shérif de la ville.
Ce Mal est symbolisé par l'absence de toute émotion humaine, Michael Myers tuant des adolescents au hasard.
Avec lui, il n'y a pas de prisonnier. "Il n'a rien d'un homme", semble nous dire Donald Pleasence. Ensuite, le croquemitaine peut apparaître n'importe où et à n'importe quel moment. Enfin, il ne peut être anéanti.
John Carpenter signe donc un slasher d'une redoutable efficacité, la musique renforçant ce sentiment de malaise, de future boucherie à venir.
Au niveau des meurtres, le cinéaste utilise un procédé bien connu, à savoir des crimes souvent filmés du point de vue du psychopathe.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le début du film.
Halloween: La Nuit des Masques rencontrera un énorme succès. Michael Myers devient alors une figure incontournable du cinéma horrifique, grâce à son masque inexpressif et à l'absence de toute motivation.
C'est aussi ce dernier point qui le rend aussi effrayant. Malheureusement, ce premier chapitre sera suivi de nombreux épisodes, particulièrement médiocres dans l'ensemble. Le premier opus et de loin, le meilleur de la franchise.