A 20 H tout va bien. Le diner est prêt, la table est mise, votre nouveau patron peut arriver. A 20 H 01, c'est le drame. Les tasses à café offertes sont victimes de votre nervosité. . Alors que vous implorez Dieu ou un de ses acolytes, votre femme effectue une recherche sur le Net, charge le modèle et imprime des nouvelles tasses. A 20 H05, tout va bien.
Ce conte de la maladresse ordinaire pourra peut-être demain devenir réalité. C'est en tout cas, ce qu'on peut imaginer avec l'imprimante 3D conçue par Deskop Factory. De la taille d'un mini four, l'imprimante crée des objets en trois dimensions à partir d'une pâte de nylon et d'un faisceau halogène concentré.
Dans un premier temps, vu le prix (5000 euros), Deskop Factory cible les cabinets et écoles de design qui pourront imprimer des protypes et maquettes. Mais Deskop Factory et ses concurrents vont ensuite s'attaquer au grand public. Les imprimantes 3D fabriqueront de la vaisselle, des pièces de jeu, des coques de téléphone ou autres objets simples. Avec la passion du « Do it yourself », on s'attend à ce que les américains se ruent sur ces machines. Leur prix descendront et deviendront abordables. Dans quelques années tout le monde aura son imprimante chez soi.
En voyant les bouleversements que connaît le secteur de la musique avec la numérisation du son, on n'a pas de mal à imaginer que le débarquement d'imprimantes 3D personnels provoquera un tsunami qui va modifier totalement le paysage économique.
Vous haussez les épaules en affirmant que cet engouement ne se produira pas car les imprimantes ne peuvent fabriquer que des objets basiques en plastique. Méfiez-vous de vos certitudes et d'autant que des chercheurs travaillent sur des nano-imprimantes 3D. Combinant des molécules, ces usines personnelles fabriqueront tous types d'objets. Leur matière première pourra même provenir d'objets recyclés. En quelques minutes nos vieilles baskets deviendront un téléphone bénéficiant des derniers progrès de la rugissante technologie !
Dans cette logique, une imprimante pourra fabriquer une autre imprimante qui construira une troisième. On aura alors une économie « Vache qui rit » qui pourrait afficher des rires jaunes sur les faciès des acteurs économiques non prévoyants.