François Hollande: «J'aurai à promouvoir une nouvelle donne européenne». Si «le pire a été évité», notre candidat à la présidence de la république souligne que «plusieurs points» sont «insuffisants aussi bien sur le plan financier que sur le plan économique». Il souligne notamment que «l'annonce de la participation de grands Etats extérieurs à l'Europe, dans la mise en oeuvre de ce fonds, est profondément troublante. Peut-on imaginer que si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le ferait sans aucune contrepartie?»
«Il s'agit là d'une dépendance de fait qui traduit un aveu de faiblesse», estime François Hollande, qui rappelle que «la mise en place d'euro-obligations aurait permis à l'Europe elle-même de prendre en main son destin, plutôt que de le confier à d'autres», que Nicolas Sarkozy a refusé de défendre. Enfin, en l'absence de «toute décision pour soutenir l'activité et renforcer la coordination des politiques économiques et budgétaires», «le risque c'est donc que l'austérité se généralise à l'ensemble du continent, sans être sûr pour autant que les déficits et les dettes souveraines pourront être maîtrisés».
«Quoiqu'il en soit de nouvelles décisions seront à prendre. J'aurai à promouvoir dans les mois et les années à venir une nouvelle donne européenne», conclut François Hollande.
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Martine Aubry: «Un accord a minima qui ne prend pas la mesure de la gravité de la crise».
«L’accord sur la restructuration de la dette grecque repose en grande partie sur une participation des créanciers privés aux contours flous et surtout s’accompagnera d’une poursuite des politiques d’austérité qui ont cassé la croissance en Grèce et menacent sa solvabilité», explique Martine Aubry qui demande la «création sans délai d’une véritable taxe de 0,05% sur l’ensemble des transactions financières à l‘échelle de l’Europe ou, à défaut d’un accord d’ensemble, à l’échelle d’un groupe pionnier autour de la France et l’Allemagne».
Martine Aubry souligne la nécessité «d’une harmonisation fiscale contre le dumping, d’un budget européen ambitieux et d’un véritable gouvernement économique européen, ainsi que des «mesures de soutien à l’activité et aux investissements préparant la croissance et les emplois de demain».
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Michel Sapin: «on va aller faire la quête». Michel Sapin, député et secrétaire national à l'économie, s'est inquiété jeudi que la zone euro aille «faire la quête» en Chine, et se mette vis-à-vis de ce pays en «situation de faiblesse», dans le cadre de l'accord de sauvetage de la monnaie commune intervenu dans la nuit à Bruxelles.
Sapin : l'accord de l'UE n'est pas sans... par BFMTV
Sur RMC/BFMTV, Michel Sapin a souligné un des points de cet accord, les fonds spéciaux destinés aux investisseurs extérieurs, dont la Chine, créés pour renforcer la puissance d'intervention du Fonds européen de stabilité financière.
Au lieu de faire «des emprunts européens» ou «appel à la Banque centrale européenne», ou encore lancer des eurobligations, «on va aller regarder vers d'autres grands pays, comme la Chine», «on va aller faire la quête», a déploré le député de l'Indre.
«Et vous pensez que la Chine va, sans aucune contrepartie, apporter son soutien à l'Europe ? Vous pensez que l'état d'esprit chinois, c'est d'être au service du monde?», a demandé M. Sapin.
Il a prédit des «contreparties» que demandera Pékin comme «ne me demandez pas trop sur la valeur de ma monnaie, les justes équilibres commerciaux» ou «en matière environnementale».
Jean-Marc Ayrault: «les peuples sont les grands oubliés». Le président du groupe socialiste à l'assemblée nationale a estimé que l'accord «relève davantage du pansement d’urgence que de l’évènement historique». «Plus grave, politiquement le prix à payer risque d’être très lourd. En faisant appel à la Chine et aux pays émergents pour financer sa dette, l’Europe obère son autonomie de décision politique et financière», explique-t-il.
Là où elle avait l’occasion historique de se souder en « Europe de combat », de trouver en elle-même les moyens de son redressement, elle a préféré appeler au secours les puissances extérieures. Qui peut croire que cela soit sans contreparties pour l’avenir ? Comment pourra-t-elle exiger de ses créanciers de respecter des normes de réciprocité en matière monétaire, sociale et environnemental dans les négociations commerciales». Il note que les peuples «sont les grands oubliés. La seule perspective qu’on leur offre, c’est l’austérité. L’accord de Bruxelles ne comporte aucune stratégie de croissance et de développement. Son seul horizon pour apurer la dette est de tailler dans l’investissement public et la protection sociale. Cette politique est suicidaire.»